Djamila. M

Des experts et intervenants dans le secteur de la santé ont appelé à la nécessité de reconsidérer le code de déontologie relatif à la pratique de la médecine et de la pharmacie. Cet appel a été lancé lors de la campagne nationale de sensibilisation au profit des usagers de la Caisse Nationale d’Assurances Sociales des travailleurs salariés (CNAS) et que l’agence d’Oran a abrité récemment. Cette campane qui traite du phénomène de la fraude pour l’obtention des prestations, a été l’occasion de soulever le code de déontologie propre au secteur qui serait en décalage par rapport aux procédures existantes actuellement et que les organes compétents doivent donc réviser.
Le représentant du Conseil d’éthique pharmaceutique d’Oran, Dr Ben Taggar Dahou, a rappelé dans son intervention que le code, qui existe depuis 1992, est devenu aujourd’hui caduc et il est devenu nécessaire de réviser certains points pour suivre l’évolution dans ce domaine. Par ailleurs les participants à la journée d’étude ont souligné à l’unanimité que le phénomène de fraude pour obtenir les redevances est devenu alarmant, dont l’utilisation abusive de la carte chifa, et son exploitation par des tiers, en sus de la falsification des ordonnances et la déclaration trompeuse des congés qui se sont accrus ces dernières années. Experts et spécialistes ont souligné la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation pour limiter ces comportements contraires à l’éthique qui se sont généralisés ces derniers temps, car ils entraînent la perte du droit à la couverture sociale, avec l’imposition d’amendes financières et de poursuites judiciaires, ce qui nécessite d’intensifier les efforts et le partage de responsabilité pour faire face à toutes les manifestations de fraude pour bénéficier des avantages du Fonds public.
La responsable de la communication de l’Agence d’Oran a souligné pour sa part que la campagne médiatique s’étendant du 15 novembre au 7 mars 2024, a pour objectif de sensibiliser les assurés sociaux et les ayants droit, les professionnels de la santé, les pharmaciens contractuels, les médecins des secteurs public et privé, les cliniques de chirurgie, et d’obstétrique, conventionnés avec la CNAS, sur les dangers de fraude et d’escroquerie dans le domaine des paiements de sécurité sociale, notamment l’utilisation abusive de la carte chifa. Elle rappellera à cet effet la nécessité de faire face à toutes les formes de fraude dans l’utilisation de la carte de remboursement en sensibilisant ses différents utilisateurs aux conséquences des fraudes et escroqueries dans le cadre légalement applicable. Cette campagne vise également à renforcer les relations contractuelles avec les professionnels de la santé et à élargir l’aspect des soins de santé pour diverses catégories de citoyens, tout en rappelant les différents organismes de réglementation qui dissuadent toutes les formes de fraude, et en assurant l’inculcation d’une culture de lutte contre l’utilisation aveugle des médicaments et des prestations de l’assuré social et toutes les personnes concernées. Il est question ici de l’utilisation de la carte chifa et de la déclaration fictive de congé-maladie, d’où le devoir d’appeler les intervenants à signaler toutes les cliniques conventionnées qui leur demandent de payer des montants supplémentaires, tout en les exhortant à respecter toutes les dispositions de l’entente conclue avec la CNAS.
A cet effet, la responsable de la communication a souligné lors de la journée d’étude que cette campagne nationale vise à sensibiliser les pharmaciens contractuels en les appelant à ne pas conserver les cartes chifa des assurés et la restituer immédiatement après la délivrance des médicaments, mais aussi à sensibiliser les assurés sociaux à éviter un usage excessif de la carte et à ne pas l’utiliser par des tiers. La campagne cible également les médecins prescripteurs en les invitant à ne pas délivrer d’ordonnances pour ceux qui ne présentent pas de carte chifa. Cet appel vise aussi à lutter contre le phénomène des arrêts maladie fictifs et de la nécessité de préserver le système national de sécurité sociale qui protège tous les citoyens.