Linda Otsmane

La célébration de la journée mondiale de la langue arabe a été marquée par une importante manifestation scientifique qui s’est déroulée, hier, à l’auditorium des Langues Etrangères de l’université Oran 2 Mohamed Ben Ahmed, à laquelle une tentiaire d’enseignants chercheurs, professeurs et docteurs en langues et civilisation affiliés à différentes université du pays ont été conviés pour donner à l’évènement la dimension culturelle voulue. Initiée sous le slogan «la langue arabe en Algérie – identité et appartenance », cette journée commémorative a été célébrée par le laboratoire de recherche LADICIL (Laboratoire de Langues, Discours, Civilisations et Lettres) présidé par Dr. Djebbour Oum El Kheir et ce, en présence du Recteur de la faculté des Langues Dr. Chaalal Ahmed et Mme. Nabila Hamidou, la doyenne de la faculté. «L’entrée de la langue arabe dans le groupe des langues officielles de l’ONU a été promulguée en 1973 à l’initiative de l’UNESCO qui l’avait placé en 6ème position parmi les langues les plus parlées au monde. Cet outil linguistique a un impact spécial pour la communauté musulmane car elle est la langue du Saint Coran permettant de pratiquer les différents rituels et cultes dans sa propre terminologie et contexte conversationnel », dira la présidente du laboratoire, lors de l’allocution de bienvenue. « Au moment de la colonisation française en Algérie, la France a tenté, par tous les moyens possibles, de brouiller l’identité à travers la suspension de la langue arabe et de la religion musulmane, cependant nous comme appelés les indigènes, ont continué à pratiquer un dialecte issu des activités langagières appropriées qui ne sont pas soumis à une structuration bien déterminée et dominée par l’administration française qui a interdit l’enseignement de la langue arabe dans les écoles, et ce dans le cadre de sa politique pour l’officialisation de l’usage de la langue française. A l’heure qu’il est, le colonialisme a créé une crise d’identité chez les algériens notamment à la lumière de multilinguisme et la rivalité entre langue avec la prédominance de la langue anglaise en ce qui concerne le domaine de la recherche et du développement technologique ». Afin d’éclaircir, le champ relationnel entre civilisations et cultures, le spécialiste en linguistique et sciences de langage Dr Rafai, du Département d’Espagnol a parlé de l’impact interculturel entre l’Algérie et l’Espagne suite à l’expédition musulmane en Andalousie dans la Péninsule Ibérique en 711 et la cohabitation entre musulmans et chrétiens, ce qui a généré une influence culturelle dans un contexte conversationnel paradoxal où l’on a distingué trois axes communicatifs dont l’arabe classique dans la civilisation arabo-musulmane en Andalousie qui a duré plus de 07 siècles. «L’interculturalité a eu un impact sur la vie de la communauté des moresques, notamment, ce qui permis d’introduire plus de 40.000 mots d’origine espagnol dans les contextes conversationnels inter-communautaires », dira le conférencier. Passant de la Modernité à l’Actualité, Dr. Sayah Mohamed, professeur à l’univesrité de Saida a parlé de l’enseignement/ apprentissage de la langue arabe à l’ère du numérique entre rigueur grammaticale et ingéniosité langagière. Selon le communiquant, l’impact de l’image constitue un nouveau support pour le développement des concepts conversationnels, notamment les images auditives permettant de recourir aux acquis linguistiques pour introduire les outils de communications via une vidéo, par exemple, afin de comparer l’hypothèse posée dans la reproduction visuelle de l’objet et sa localisation dans le bon sens, à travers une interprétation voire un commentaire facilitant la compréhension du message. Cette phase doit passer par deux types de réhabilitation linguistiques donnant lieu à un aspect communicatif pertinent à savoir : l’évaluation de la performance et l’introduction de certains «univesros» dont le but est de renforcer l’aspect communicatif, évoquant comme exemple les discours publicitaire qui s’adaptent aux contextes socio-culturels comme c’est le cas des opérateurs de la téléphonie mobile.

Prolifération des moyens techniques de communication

«A travers notre communication, nous comptons attirer l’intérêt des didacticiens algériens notamment les chercheurs conscients des enjeux de la mondialisation qui se sert de l’image et du sens pour tendre vers un monde où la prolifération des moyens techniques de communication offre de nombreuses opportunités pour améliorer la compétence de l’écriture chez nos apprenant », a t- il expliqué.
De son côté, Dr. Anissa Okaba de l’univesrité Ibn Khaldoun de Tiaret a abordé le thème des échanges des savoirs et sciences entre peuples d’un point de vue philosophique évoquant les difficultés que trouvent les traducteurs pour donner l’équivalent du mot de la langue d’origine à la langue – objective notamment quand il s’agit des termes apparus dans ale Coran.
Elle a également parlé de grandes découvertes apportées par les savants arabes dans les différentes sciences comme l’astrologie et la géographie.
«La mondialisation ne peut en aucun cas suspendre l’usage de la langue arabe vu sa richesse en mots contrairement à d’autres langues plus anciennes qui ont complètement disparu de l’Histoire vu qu’elles n’ont pas pu résister à la concurrence faire par d’autres langues plus puissantes qui ont fait que son usage est devenu inutile surtout avec l’intégration des personnes l’ayant parlé dans d’autres communautés avec des contextes civilisationnels différents», dira t- elle. Notons que les conférences ont été divisées en cinq plénières de 06 à sept communications chacune.