Wassila. B

L’Algérie s’engage pour atteindre sa souveraineté alimentaire érigée en «priorité nationale». La mise en œuvre d’une agriculture réellement durable, nécessite de pouvoir contrôler la qualité des systèmes de production et de rémunération de la filière agricole. Face aux tensions qui affectent le marché mondial des céréales, conséquence du conflit armé en Ukraine, l’Algérie se retrouve face au défi de développer sa production agricole pour assurer l’autosuffisance. Le Président Tebboune a fait du développement des filières stratégiques son cheval de bataille, à leur tête la céréaliculture. Une politique agricole basée sur l’auto-approvisionnement en denrées alimentaires produites dans le respect de l’environnement, ne peut être menée que dans le cadre de la souveraineté alimentaire. Souveraineté ne signifie toutefois pas autarcie, mais simplement que la politique agricole, en particulier la production et la distribution de denrées alimentaires de base, est placée au-dessus des lois du marché mondial. Elle signifie aussi que les denrées alimentaires sont trop vitales pour être traitées comme de simples marchandises. Le principe de la souveraineté alimentaire dépend étroitement d’une stratégie de qualité. Seule une production de denrées alimentaires respectueuse de l’environnement est compatible avec le développement durable. Et seul un mode de production social et écologique peut enrayer l’exode rural. Lui seul peut permettre aux personnes concernées de rester des producteurs de denrées alimentaires et d’accroître leurs rendements. Pour augmenter les surfaces cultivées et donc la production, des agronomes plaident pour l’instauration d’un impôt sur les terres en jachère de sorte à inciter les propriétaires terriens à soit cultiver ces terres ou à les vendre aux cultivateurs. Le secteur agricole est résolument décidé de faire du grand Sud le grenier de l’Algérie, par la création de pôles agricoles destinés à l’agriculture intensive dans cette région qui regorge de ressources hydriques où plus de 400.000 hectares de terres ont été attribués, avec l’objectif d’atteindre un million d’hectares d’ici fin 2025. Un couloir vert sera mis en place au niveau de l’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes pour faciliter aux investisseurs l’accès au foncier agricole. Une batterie de mesures incitatives a été prise en faveur des agriculteurs. Approvisionnement gratuit des céréaliculteurs en semences, subvention des engrais à 50%, aide à la réalisation de puits et d’installation des systèmes d’irrigation d’appoint. L’Etat a augmenté d’environ 30% le prix d’achat des céréales auprès des céréaliculteurs par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). Ces mesures incitatives ont porté leurs fruits notamment dans certaines wilayas du Sud où des rendements à l’hectare ont atteint 60 quintaux. L’Etat a aussi œuvré à renforcer les capacités de stockage. Le président de la République a récemment donné des instructions pour la régularisation définitive des actes de propriété des agriculteurs. Enfin, un budget considérable a été consacré à l’indemnisation des agriculteurs affectés par la sécheresse.