Wassila. B
L’histoire retiendra que l’Algérie a toujours joué un grand rôle positif dans l’instauration de la paix au Mali. La preuve est que le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé récemment, le caractère central de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali de 2015, issu du processus d’Alger, exhortant «toutes les parties signataires à reprendre le dialogue et à s’engager dans la mise en œuvre de l’accord pour garantir la paix et la stabilité au Mali. Les origines de la crise malienne remontent à la chute programmée du défunt président Mouammar Kadhafi par une coalition qui a produit le chaos au Sahel marqué par la montée en puissance des groupes terroristes devenue le motif invoqué pour justifier l’intervention militaire étrangère au Mali. C’est dans cette instable conjoncture régionale que l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita avait en janvier 2014 officiellement demandé, à l’Algérie d’organiser une médiation entre son gouvernement et les chefs des mouvements politiques et militaires d’opposition du Nord du Mali. C’est une demande de l’État malien que l’Algérie avait favorablement accueillie considérant que la menace était réelle, urgente et globale dans notre propre profondeur stratégique et que l’avenir du Mali est dans son unité nationale, son intégrité territoriale et dans la réconciliation nationale. L’Accord de Paix et de Réconciliation au Mali de 2015 dont la laborieuse négociation a duré 9 mois, a non seulement mis fin à l’insécurité, mais il a également proposé un cadre global d’équilibre des pouvoirs et un schéma d’organisation territoriale en mesure de garantir et de consolider l’unité du Mali. L’accord présentait toutes les garanties d’un large consensus interne et bénéficiait d’un large crédit au sein des populations fragilisées par l’instabilité et ses effets directs sur leur situation économique et sociale. L’accord a reçu l’appui de l’Union africaine, de la Cédéao, a été entériné par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l’ONU comme il a été soutenu par l’Union européenne et salué par l’ensemble des organisations régionales et internationales comme un cadre de règlement de la crise et un garant de l’unité et de la stabilité du Mali. L’architecture globale de l’Accord d’Alger est équilibrée, pragmatique et consensuelle, ce qui a permis de garantir au Mali depuis 2015 à ce jour son unité et sa cohésion nationale. Malheureusement, des forces du mal, instrumentalisés par l’entité sioniste agissent depuis longtemps pour déstabiliser cette zone. La disposition de l’Algérie avait été communiquée il y’a moins d’une année aux nouvelles autorités maliennes et réitérée, il y a peu, par Ahmed Attaf qui, tout en renouvelant l’attachement de l’Algérie à l’Accord, a réitéré son soutien aux efforts destinés à lui donner un nouvel élan. Le chao en préparation aux frontières orientales et sahariennes de l’Algérie est une réalité géopolitique. Les forces du mal veulent déconstruire le système qui a porté le Panafricanisme et qui a fondé le socle normatif de notre diplomatie en voulant fragiliser cette zone vulnérable, pauvre et perméable aux influences étrangères.