Wassila. B

Contrairement aux forces du mal qui adoptent une stratégie sournoise de «la tension permanente» au Sahel, l’Algérie joue un rôle majeur dans la stabilité de cette région vulnérable. Tout le monde a été surpris par la révocation de l’accord d’Alger et les dernières malheureuses déclarations des nouveaux dirigeants maliens. Pourtant, l’accord d’Alger a été fait à la demande pressante et urgente des Maliens et à leur tête l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita. L’accord d’Alger a permis de stabiliser le Mali pendant 8 ans. Tout en incluant tous les acteurs de la vie politique et sécuritaire du Mali, cet accord ne prévoit pas seulement le cessez-le-feu et l’arrêt des hostilités dans la région, mais prévoit aussi des mesures politiques d’accompagnement comme la réorganisation territoriale. Le nouveau pouvoir à Bamako issue d’un coup d’État remet en cause tous les acquis et tout le processus d’Alger qui était pourtant destiné à lutter contre le terrorisme. L’Algérie qui doit développer le soft-power au Sahel et en Afrique subsaharienne, a réussi à protéger ses frontières. Cette réussite est un défi parce que l’Algérie partage avec le Mali et le Niger 2300 km de frontière. Et nous avons réussi à le faire seuls, sans l’aide de personne. La réussite à stabiliser et protéger nos frontières face aux menaces au Sahel, est un immense défi parce que nous n’avons pas d’autre choix que de défendre tout seuls nos frontières. Avec la nouvelle politique des nouveaux dirigeants au Mali et au Niger, il y a eu une démultiplication des intervenants étrangers qui inquiète. Cette fragilité de la région du Sahel favorise l’intervention de puissances étrangères, dont notamment l’entité sioniste et ses sous-traitants qui ont des agendas de déstabilisation. Le Makhzen se projette au Sahel parce qu’il y a un vide dans la région. Ce projet du Makhzen de sortie vers l’Atlantique est loin d’être crédible parce que les ports de l’Afrique de l’Ouest sont plus proches du Mali, du Niger et du Tchad que les ports marocains, en plus du fait que les ports du Sahara occidental ne sont pas sous juridiction du Maroc légalement, du point de vue du droit international. En revanche, la Mauritanie est une opportunité pour les pays du Sahel, car géographiquement elle est plus proche du Mali que le Maroc pour l’accès à l’Atlantique. Il est nécessaire de revenir au contexte global de la politique extérieure algérienne, c’est-à-dire notre diplomatie, notre forte armée populaire nationale et notre résiliente économie. Nous avons depuis la Guerre de libération hérité d’une doctrine qui consiste à ne pas accueillir de bases militaires chez nous ni à nous inscrire dans des alliances militaires régionales ou internationales. L’objectif est de sauvegarder la souveraineté de la décision diplomatique. C’est l’Algérie qui décide en toute souveraineté de sa politique de défense nationale, et ce sont les algériens qui décident de leur politique étrangère. Cela nous engage à devenir puissants économiquement et à être forts dans notre appareil diplomatique. Cette autonomie est notre doctrine et notre identité que nous avons héritée de nos aînés libérateurs.