Wassila. B

Tirer des leçons des précédentes expériences et éviter à l’avenir toute perturbation des approvisionnements en médicaments vitaux au niveau des établissements publics de santé. Cette instruction ferme a été formulée par le Président Tebboune qui a exhorté les responsables du secteur pharmaceutique à absolument éviter les ruptures de stock des médicaments. Globalement, les problèmes à l’origine de ces tensions sont de deux ordres: local et international. Parmi les facteurs exogènes, figure l’indisponibilité de matières premières sur le marché mondial. Le chef de l’État a insisté sur l’impératif d’actualiser et de moderniser le système de gestion de la pharmacie centrale suivant un système de veille. La forte dépendance de l’importation met, par exemple, la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) face aux fluctuations du marché international et génère des ruptures de médicaments vitaux. L’autre levier est la nécessité de faire preuve de la rigueur requise vis-à-vis de l’ensemble des opérateurs conventionnés avec les établissements de santé pour qu’ils honorent leurs engagements relatifs à l’approvisionnement du marché national. Le Président a également ordonné d’adopter un plan d’information et de communication proactif concernant toute perturbation pouvant surgir, en vue de prendre les précautions nécessaires. L’Inspection générale de la Présidence de la République mène régulièrement des enquêtes sur les raisons de la pénurie de certains médicaments, des solutions s’imposent d’ores et déjà. A court terme, l’urgence recommande évidemment le recours immédiat à l’importation de médicaments à haut intérêt thérapeutique en rupture de stock pour répondre aux besoins vitaux des malades. Il faut dire que ces problèmes sont d’ordre conjoncturel de régulation. Un dispositif d’anticipation et de gestion des risques de rupture de stocks a été mis en place. Un tel dispositif impose aux exploitants de prévenir le ministère de la santé en cas d’une éventuelle rupture de stock et permet également de favoriser le partage d’informations concernant le circuit des médicaments entre les laboratoires, les usines et la pharmacie centrale des Hôpitaux. L’une des solutions durables et pérennes est sans doute la nécessité de rendre l’industrie pharmaceutique algérienne autonome et réellement productive, en lui assurant les moyens technologiques nécessaires pour pouvoir fabriquer la matière première localement. L’Etat veut pouvoir retrouver la maîtrise de ce secteur hautement stratégique. Le défi de l’autonomie en matière de production et d’approvisionnement en principes actifs et médicaments, est un enjeu majeur de santé publique. La fabrication des molécules essentielles est une priorité. La prise de conscience dans la société des enjeux de santé publique liés à la souveraineté sanitaire est croissante. La gestion de la crise de la pandémie Covid-19 a permis de mettre en lumière la nécessité de souveraineté nationale en matière de production de médicaments. L’essentiel des principes actifs nécessaires à la fabrication de médicaments viennent de l’étranger et notamment d’Asie: l’industrie pharma algérienne doit reprendre la main.