Wassila. B 

Le gouvernement vient de prendre une nouvelle mesure pour juguler l’envolée des prix et son bras spéculatif qui affecte principalement les produits de large consommation en Algérie. La mesure, contenue dans un décret exécutif publié au dernier numéro du Journal officiel, concerne les légumes secs et le riz. Il s’agit du plafonnement des marges bénéficiaires sur ces produits à l’emballage, la vente en gros et la distribution en détail. Les prix de certaines légumineuses (lentilles, haricots, pois, pois chiches…) et du riz ont connu des hausses hallucinantes. Dans le décret exécutif qui vient d’être publié dans le Journal officiel, le gouvernement passe à l’action en plafonnant les marges bénéficiaires. Pour les légumes secs et le riz conditionnés, la marge est fixée sur les emballages de 1 kilogramme et 500 grammes à 5 % pour le conditionnement et la distribution en gros et à 8 % pour la vente au détail. Pour les produits en vrac, la marge maximale autorisée est de 5 % pour le gros et 5 % pour le détail. Dans le décret, il est précisé que les marges bénéficiaires plafonnées sont appliquées sur la base du prix de revient au stade de conditionnement, sur la base du coût d’achat pour la distribution en gros et sur la base du prix d’achat pour la vente au détail. Toute infraction est sévèrement sanctionnée. Le ministère du Commerce avait promis de plafonner les marges des différents intervenants dans la production et la commercialisation de certains produits de large consommation. Cette mesure permet au gouvernement d’exercer un contrôle total sur le commerce des légumineuses et du riz, avec d’abord la fixation des prix en amont à travers l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) puis le plafonnement par décret des marges bénéficiaires des commerçants. L’Office algérien des céréales (OAIC) exerce un monopole sur l’importation des légumes secs et du riz. Le marché algérien est libre eu égard à la loi de 2003 sur la concurrence qui stipule que «les prix des biens et services sont librement déterminés conformément aux règles de la concurrence libre et probe». Toutefois, cette loi prévoit la possibilité pour les pouvoirs publics d’intervenir pour la fixation, le plafonnement ou l’homologation des marges et des prix de biens et services ou de familles homogènes de biens et services. Cette mesure est motivée par le souci de la stabilisation des niveaux de prix des biens et services de première nécessité ou de large consommation, pour contrer la perturbation du marché et lutter contre la spéculation sous toutes ses formes et la préservation du pouvoir d’achat du consommateur. Des mesures similaires peuvent également être prises temporairement dans certains cas précis, comme des hausses excessives et injustifiées des prix, provoquées par une grave perturbation du marché, une calamité, des difficultés durables d’approvisionnement dans un secteur d’activité donné ou une zone géographique déterminée ou par des situations de monopoles naturels.