Linda Otsmane
Comme à l’accoutumée, la dernière semaine du mois sacré du Ramadhan enregistre une affluence remarquable des ménagères faisant le tour des magasins spécialisés dans la vente des effets vestimentaires pour respecter les traditions et faire plaisir à leurs enfants. Cette année, et contrairement à la même période de l’année précédente où la plupart des commerçants ont proposé leurs marchandises à demi tarif après les réductions annoncées sous forme de « remise spéciale Aïd », les prix passent de tout commentaire. Qualifiés de « chers » voire «inaccessibles » aux familles à faible revenu, ces produits sont soumis à une spéculation sans précédent surtout que certains commerçants ne peuvent en aucun cas rater cette opportunité du mois de piété, pour faire les bonnes affaires. A Arzew comme partout dans les communes avoisinantes comme Hassi Bounif et Gdyel, l’effervescence commerciale est notable depuis la deuxième quinzaine du mois sacré. Sachant que ces deux communes attirent depuis ces dernières années de plus en plus de clients à la recherche des vêtements de l’Aïd à des prix compétitifs pour leurs enfants. « Ici, les commerçants s’approvisionnent à partir de la wilaya de Sidi Bel-Abbès. La gamme des effets vestimentaires exposés à la vente est presque la même que celle proposée à Medina Jdida, à Oran.
Cependant, pour cette année, l’offre n’est plus la même qu’auparavant. Une simple tournée à travers les sites connus de tous, nous a permis de constater de visu la cherté des prix. Presque toutes les tenues sont cédées entre 7.000 et 8.000 DA. Les pantalons en jean, dont les prix étaient auparavant très abordables, sont taxés à 2.500 DA. Quant aux joggings, les chiffres de vente ont relativement augmenté, au cours de cette année, en raison de la nouvelle tendance vestimentaire des enfants qui préfèrent les articles de sport. Ces tenues sont proposées à des prix dispendieux pour les familles. Les tarifs dépendent généralement des marques disponibles sur le marché et du choix de la texture utilisée dans la confection de ce type d’effets vestimentaires pouvant aller jusqu’à 12.000 DA. « Certains commerçants restent imperturbables et ne consentent aucune réduction », de l’avis de certains clients rencontrés sur place. Les brigades chargées du contrôle des prix ne semblent pas être au courant de cette concurrence déloyale considérée comme une saignée pour les familles, ont-ils noté.
Faible contribution des bienfaiteurs
Devant cet état de fait, plusieurs associations se sont mobilisés pour fournir les tenues de l’Aïd au profit des enfants des familles défavorisées. Ainsi, l’association « Ahl El Kheir» d’Arzew a pu collecter quelque 173 articles vestimentaires en attendant leur distribution durant la 27 ème nuit du mois du Ramadhan coïncidant avec « Leïlat El Qadr», indique son président Djeffal Kaddour.
Le nombre bien que satisfaisant demeure insuffisant par rapport aux nombre de démunis recensés. D’ailleurs, beaucoup de présidents de ces organismes à caractère caritatif se trouvent incapables d’honorer leurs engagements vis-à-vis des cas à prendre en charge concernant les habits, à défaut de bienfaiteurs qui ne répondent plus aux campagnes de sensibilisation ni aux appels à la solidarité et ce, en raison du manque de confiance affiché par les uns vu les méthodes frauduleuses caractérisant les opérations de bienfaisance menées par certains présidents d’associations, estime un bienfaiteur, propriétaire d’une salle des fêtes à Arzew.