Wassila. B
Le gouvernement a décidé de mettre en place un régime préférentiel pour favoriser le développement de l’assemblage des téléphones mobiles smartphones. C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, qui veut relancer la production locale, arrêtée après la suspension du dispositif CKD-SKD. La relance de ce secteur va permettre la création de dizaines de milliers d’emplois en Algérie. « La volonté est là plus que jamais. Je me suis lancé des défis vis-à-vis de moi-même. Monsieur le Président de la République m’a fait confiance et je ne céderai pas d’un pouce sur les domaines dans lesquels je peux apporter un plus », a affirmé Ali Ali, lors d’une rencontre sur la relance de l’industrie de montage des smartphones en Algérie. La relance de l’activité de production de téléphones mobiles a été évoquée au cours d’une réunion de coordination tenue, dimanche 31 mars, au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, en présence du ministre Ali Aoun et de ses collègues de la Poste et des Télécommunications Karim Bibi Triki et du Commerce Tayeb Zitouni. Kamel Moula, président de l’organisation patronale CREA (Conseil du renouveau économique algérien) était également présent, ainsi que des opérateurs activant dans le secteur. Le projet consiste à mettre à profit l’expérience acquise par de nombreuses entreprises algériennes comme Condor et Iris dans l’activité du montage (avant sa suspension) et les investissements réalisés, tout en évitant les erreurs du passé, notamment en ce qui concerne le taux d’intégration. Les lignes de production sont prêtes à reprendre, ont assuré les opérateurs, tandis que le ministre Aoun a préconisé de procéder à un recensement de toutes les capacités disponibles et de conjuguer les efforts afin de garantir le succès de l’initiative. À l’issue de la réunion, il a été convenu de multiplier les consultations afin d’arriver à élaborer un cahier des charges encadrant cette activité. « Le dossier smartphones va connaître son issue suite à des décisions qui vont être prises par les hautes autorités du pays. Nous allons présenter un dossier qui va comprendre la manière dont on va relancer cette industrie », indique Ali Aoun. Le ministre Ali Aoun a expliqué que « depuis trois ou quatre ans, aucun smartphone n’est entré en Algérie de manière régulière », ce qui, selon lui, « met le pays dans des situations difficiles du point de vue sécuritaire, économique, du point de vue confort et d’une manière générale du point de vue du suivi de ce dossier […] important et sensible ».
Vers la création de 50.000 emplois
Depuis la suspension du dispositif CKD-SKD, les autorités n’ont pas trouvé un « procédé de substitution », indique le ministre. La solution est dans le retour à la production des smartphones en Algérie. « Nous avons écouté les opérateurs et nous avons pris avec soin leurs préoccupations qui vont nous permettre d’élaborer le dossier qu’on va présenter à monsieur le président de la République », fait-il savoir. L’enjeu économique et social du projet est important pour l’Algérie. « En écoutant les uns et les autres, rien que l’assemblage va permettre de créer 20.000 emplois directs », assure Ali Aoun, sans compter tout l’aspect commercialisation, distribution et petites boutiques. « Si nous arrivons à relancer cette activité le plus vite possible, elle va nous permettre de créer environ 50.000 emplois », prévoit-il.
Cela permettrait aussi de couvrir les besoins du marché interne. Pour l’exportation de smartphones, Ali Aoun reconnaît que l’assemblage n’offre pas une grande valeur ajoutée pour l’Algérie et que, pour être compétitif et exporter, il faudra un taux d’intégration « entre 50 et 60 % ». Le président du CREA, Kamel Moula, a souligné, lui aussi, le potentiel de la filière en matière de création d’emplois. « On estime qu’il y aura au minimum 30.000 postes d’emploi qui seront créés », indique Kamel Moula. Il y aura surtout de la sous-traitance, mais aussi le service après-vente, ajoute-t-il, soulignant que, actuellement, « les consommateurs ne sont pas protégés » en l’absence d’un service après-vente. Le smartphone est un outil de travail « essentiel » pour les entreprises et le grand public, rappelle le président du CREA. « À travers cette commission mixte entre le ministère et les opérateurs économiques qui ont déjà le savoir-faire et la connaissance de production de smartphones, on va aller vers un cahier des charges qui va permettre de produire au moins une partie localement », explique Kamel Moula.