Wassila. B
L’Algérie a renforcé sa position en tant que principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne en mars 2024, couvrant 42% des importations totales du pays le mois dernier, devant la Russie (25,7%) et les Etats-Unis (18,2%). L’Algérie domine ainsi les importations espagnoles de gaz naturel pour le troisième mois consécutif, rapporte le journal ibérique El Español qui se réfère aux données du bulletin statistique d’Enagás, la principale société de transport de gaz naturel de l’Espagne et responsable technique du système de gaz espagnol. La progression des importations espagnoles de gaz naturel en provenance d’Algérie sont imputables, selon le même média, à la hausse du volume de gaz expédié via le gazoduc Medgaz reliant Beni Saf a Ain Temouchent à Almeria. Durant le premier trimestre 2024, le volume de gaz algérien alimentant l’Espagne via le Medgaz a bondi de 15,4 % par rapport à la même période de l’année précédente, atteignant 25,8 térawattheures (TWh). Depuis le début de l’année, l’Algérie a fourni 33,1% du total des besoins espagnols en gaz naturel, suivie par les États-Unis (24,5%) et la Russie (23,1 %), selon les données du bulletin statistique d’Enagás. En 2023, l’Algérie s’est positionnée en tête des fournisseurs de gaz à l’Espagne. Selon Enagás, l’Algérie, qui a fourni 29,2% des quantités de gaz importées par l’Espagne, a réussi à détrôner les États-Unis, qui occupent désormais la deuxième place, suivis par la Russie. Le président Tebboune a annoncé récemment la signature d’un contrat d’une valeur de 4 milliards de dollars dans le cadre d’un partenariat gazier avec l’Italie. Un investissement qui en dit long sur la volonté d’Alger de renforcer son influence sur l’échiquier énergétique de la région MENA et l’Europe. Sur fond d’un contexte géopolitique qui prévaut en Europe depuis plusieurs mois, en lien avec le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine, l’Algérie peut utiliser à son avantage pour se repositionner en tant que fournisseur énergétique de premier plan, tant au niveau régional qu’intercontinental. Selon les analystes, «l’Algérie a non seulement les ressources énergétiques, qu’elles soient fossiles ou renouvelables, mais aussi les moyens humains et réglementaires pour se positionner en tant que partenaire de premier plan au sein du bassin méditerranéen et en particulier pour l’Europe. L’Algérie table sur la capacité de la compagnie publique Sonatrach à honorer ses engagements contractuels vis-à-vis de ses partenaires. Un atout majeur qui a contribué au succès de la firme publique depuis plusieurs années et devrait l’aider à renforcer son influence. Par ailleurs, le gouvernement est conscient de la nécessité pour le pays de renforcer ses investissements dans les énergies faibles en émissions de gaz carbonique. Ceci dans le contexte global de la transition énergétique. La démarche s’accompagne d’une industrie du renouvelable, créatrice de beaucoup d’emplois, en permettant à l’Algérie d’anticiper sa propre sécurité énergétique et de limiter la dépendance de l’économie nationale à l’exploitation pétrolière.