Djamila. M

Le laboratoire d’analyses de la délégation de Bouamama (Oran) procède, actuellement, à l’analyse de pas moins de 48 puits de surface ainsi que des sources d’eau réparties à travers les localités d’El Hassi, Coca, le Rocher, ainsi que Benarba, d’où s’approvisionnent une grande majorité des vendeurs d’eau afin d’alimenter les différents quartiers d’Oran. Dans un entretien accordé à Cap Dz, le Dr Mekakia, chef du service de prévention à la délégation de Bouamama et responsable de ce dossier, affirme qu’une grande partie des habitants de la ville d’Oran achètent l’eau potable auprès des colporteurs qui se comptent par centaine et puisent cette eau des puits et autres sources de surface des régions sus-citées. Des milliers de clients s’alimentent en eau potable au moyen de camions-citernes qui font désormais partie du décor urbain, avec un cadre juridique et un strict cahier des charges visant la protection des consommateurs et organisant la corporation des distributeurs d’eau. « Les statistiques indiquent que plus de 60 % des oranais dépendent principalement de ces puits pour boire», indique notre interlocuteur. Et d’ajouter « il est impératif que des analyses soient effectuées d’une manière récurrentes mensuellement en prélevant des échantillons à des fins d’analyses physico-chimiques et microbiologiques pour déceler la présence de nitrates ou tout autres traces d’agents toxiques qui rendrait cette eau non potable et impropre à la consommation. » Selon le Dr Mekakia, des mesures strictes sont également prises, pour ce qui est du transport de cette eau par les colporteurs « des conseils sont prodigués aux propriétaires de ces puits sur la manière de désinfecter les bassins devant alimenter les citernes. » indique notre interlocuteur avant d’avertir sur la menace que peuvent constituer certains forages privés situés au milieu d’exploitations agricoles, utilisant des pesticides sur leurs terres. Une question qui, d’ailleurs, préoccupe au plus haut point les services sanitaires qui redoutent la présence d’éléments toxiques dans l’eau servie aux citoyens par des colporteurs peu soucieux de la qualité du précieux liquide, notamment à l’approche de la saison d’été, ou la demande explose. A ce titre, le Docteur recommande de faire bouillir l’eau à 100 degrés pendant dix minutes, avant de la consommer. Toujours selon notre interlocuteur, le service a enregistré des cas d’infections dues à des maladies à transmission hydrique (MTH) telles que l’hépatite du type A, ou plus graves encore, la dysenterie et la fièvre typhoïde. « Nombreux sont les citoyens qui ignorent que ce genre de maladies peut provenir d’une eau polluée ». A-t-on encore souligné. Aux dires du Dr Mekakia, la mise en place d’un dispositif de contrôle est plus que nécessaire afin de s’assurer de la provenance de cette eau. « La santé publique dépend fortement de la surveillance et du contrôle de la vente d’eau par citernes ». déclare le Docteur, avant de recommander aux citoyens de se prémunir en suivant scrupuleusement toutes les mesures d’hygiène recommandée en la matière.