H.Nassira

Hier mercredi, dès quatre heures du matin, les quelques 883 familles qui occupaient les bidonvilles des lieux dits terrain « Garbo » et « Pasteur » à Ras El Ain, s’empressaient à empiler leurs affaires dans des dizaines de camions mis à leur disposition par la commune d’Oran. Une joie indescriptible se lisait sur les visages des pères et des mères, heureux de quitter leurs taudis pour de nouveaux logements, situés dans la localité de Chehairia, dans la daïra de Bethioua. Pour la circonstance, un impressionnant dispositif sécuritaire a été déployé par les autorités locales afin de veiller au bon déroulement de cette deuxième phase de relogement, inscrite dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire dans la wilaya d’Oran.
Parallèlement, il a été décidé hier de porter le quota de logements à 1.023 bénéficiaires. Avec l’ajout de 140 logements, ce programme sera achevé au plus tard dans les 10 prochains jours. Avec cette deuxième opération de relogement, les autorités locales auront réussi le pari d’éliminer l’un des plus grands point noir d’Oran et qui remonte à plusieurs décennies.
Au niveau du site des 1.000 logements à Chehairia, les familles ont partagé leur joie devant leurs nouveaux logements, au milieu de la colère de quelques familles qui se considéraient comme lésées, comme de « coutume » et pour lesquelles, la voie du recours leur a été ouverte.

Ajout de 140 nouveaux logements

Dans la localité de Mehdia relevant de la commune d’Oued Tlelat, les services de l’OPGI ont procédé à la distribution des clés et documents aux heureux bénéficiaires dans une atmosphère empreinte de joie et de liesse collective.
Durant toute la matinée, l’opération de relogement s’est déroulée dans le calme et l’ordre alors qu’au même moment, à Ras El Aïn, les bulldozers s’affairaient à raser ce qui subsistait encore des bidonvilles des terrains « Garbo » et « Pasteur ». Rappelons que cette opération s’est caractérisée par une augmentation du quota de logements neufs devant être attribués en raison de la suspension des procédures techniques afin d’assainir les listes des citoyens ayant introduit un recours.

Plus de 120 recours des habitants du terrain « Lebon » acceptés

D’autre part, et en parallèle à l’opération de relogement, nos sources indiquent que sur les 300 demandes de recours ayant été déposées lors de la première phase de cette opération, 120 demandes ont été acceptées après l’examen minutieux des requêtes par une commission d’enquête indépendante, mise en place par le wali d’Oran.
Il est certes vrai que de telles opérations de relogement ne relèvent pas d’une sinécure, sachant qu’elles nécessitent la mobilisation de beaucoup de moyens : humains, matériels et sécuritaire auxquelles il faut ajouter une bonne planification, particulièrement, quand on sait que la zone de Ras El Aïn abrite encore des centaines d’habitations précaires, dont certaines, remontent à la période coloniale.
Le phénomène de l’exode rural a encore accentué, dans les années 80, la bidonvilisation du vieux quartier de Sidi El Houari et ses environs immédiats, tels que les planteurs. Plusieurs générations se sont succédé dans ces vieilles bâtisses, vivotant dans des conditions de vie pour le moins que l’on puisse dire, difficiles.
Les familles de Ras El Aïn sont dans leur majorité d’anciens habitants d’Oran et les différentes commissions d’enquêtes avaient beaucoup de mal à tous les identifier. A titre d’exemple, chaque demeure, composée généralement de deux pièces abritant souvent plusieurs familles. Certains, ont même présenté six livrets de famille afin de faire bénéficier tous leurs membres.
Finalement, l’opération de relogement tant attendu s’est déroulée dans de bonnes conditions et dans le calme, sans être émaillée par quelques troubles, exception faite de 10 à 15 familles du terrain « Pasteur » ayant refusé d’être relogées au nouveau site d’El Chehairia et dont la situation va être étudiée. Il ne s’agit pas, cependant, des seuls contestataires. A quelques lieux de Ras El Aïn, plus précisément dans la commune de Béthioua, des citoyens d’un bidonville ont, à leur tour, appelé les autorités de la wilaya d’Oran à les reloger dans de nouvelles habitations. Il est clair que les autorités locales auront du pain sur la planche pour les jours et les semaines à venir. Toujours est-il, le programme de résorption de l’habitat précaire suit son cours et ce, conformément aux directives des plus hautes instances du pays.