Wassila. B

L’Algérie opte pour des financements diversifiés des énergies renouvelables. Selon le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, la Banque Nationale d’Algérie (BNA) va couvrir le financement, à travers un prêt, de la première phase du programme actuel des énergies renouvelables. Cette première phase, qui porte sur la production de 3 GW d’énergie solaire, est estimée à 3 milliards de dollars. « Pour le programme actuel, le mécanisme de financement principal retenu consiste en un financement local sous forme de prêt assuré par la Banque Nationale d’Algérie », a déclaré le ministre à l’occasion de la première édition- Algérie de l’étude « Global CEO Survey » du cabinet de conseil PwC. Pour le reste du programme portant au total sur la production de 15 000 MW (15 GW) à l’horizon 2035, le mode de financement devrait principalement reposer sur « le développement des projets en IPP [Independent Power Producer], avec des acteurs et opérateurs privés assurant le montage, le financement et l’exploitation des centrales », a précisé M. Arkab. L’énergie solaire a pris son essor en Algérie où les capacités installées augmentent de façon intéressante parce que les coûts ont baissé de façon spectaculaire. Pas moins de 19 contrats viennent d’être signés au profit des entreprises lauréates dans le cadre des appels d’offres pour la réalisation de deux projets solaires photovoltaïques respectivement d’une puissance de 2000 MW et de 1000 MW. Le projet de 2000 MW englobe 15 centrales solaires photovoltaïques, d’une capacité allant de 80 à 220 MW, réparties à travers le pays. Le projet Solar 1000, quant à lui, comprend la réalisation de 5 centrales photovoltaïques, d’une capacité allant de 50 à 300 mégawatts. Les deux projets constituent la première phase du programme EnR 15 000 MW, qui vise à produire 15 000 MW d’énergie solaire photovoltaïque à l’horizon 2035 à travers plus de 40 wilayas. L’Algérie bénéficie d’un ensoleillement abondant. Les analystes soulignent que le gaz naturel devrait continuer à jouer un important rôle dans le mix énergétique à moyen terme, en fournissant des capacités flexibles à mesure que les énergies renouvelables se développeront et que le stockage par batterie deviendra plus rentable. L’Algérie multiplie ainsi ses capacités solaires encouragée par les progrès technologiques réalisés dans le domaine des énergies propres. Des mesures politiques ont été prises pour soutenir la transition énergétique. L’expansion du solaire est révélateur d’un mouvement global que l’on peut résumer ainsi: l’énergie solaire a enfin pris son essor, les capacités installées augmentent parce que les coûts ont baissé de façon spectaculaire. Le directeur général de Green Energy Cluster Algeria (GRP), le Pr Boukhalfa Yaici, révèle que dès 2024, l’ambitieux projet Solar, sera entré en production pour produire plus de 2 000 mégawatts d’électricité photovoltaïque. Ce projet placé sous le patronage du groupe Sonelgaz, sera déployé à travers 11 wilayas du sud pour permettre de créer jusqu’à 5.000 emplois directs. L’Algérie ambitionne de réduire, dans une première étape, l’intensité carbone de 45% en 2035 et d’atteindre, ensuite, la neutralité totale en 2050.