Meriem B

Après six ans d’éclipse, le Festival International du Film Arabe d’Oran revient en force, malgré les nombreuses campagnes incitant à son boycott. Lors d’une conférence de presse organisée hier à l’hôtel “Liberté”, le commissaire du festival, Abdelkader Djeriou, a reconnu que le festival avait fait face à de nombreux défis ces dernières années, mais il a affirmé que cette édition marquerait une renaissance du cinéma algérien et arabe sur la scène internationale. Ce qui distingue particulièrement cette édition, a souligné M. Djeriou, c’est l’enthousiasme des participants. En effet, 80 % des films en compétition ont été soumis par des réalisateurs de différents pays sans contrepartie financière. « Ils ont envoyé leurs œuvres par amour pour l’Algérie et pour Oran », a déclaré le commissaire, saluant l’engagement des cinéastes pour soutenir le festival et sa mission culturelle. Cela témoigne non seulement de la place centrale qu’occupe Oran en tant que plateforme d’échanges culturels, mais aussi de l’importance de cet événement dans le paysage cinématographique arabe. La cinématographie algérienne, forte d’un héritage qui s’étend sur plusieurs décennies, a toujours joué un rôle clé dans la documentation des événements sociaux et politiques du pays. Le festival d’Oran célèbre cet héritage tout en offrant une scène ouverte à la créativité et à la diversité des œuvres du monde arabe. Parmi les quinze pays représentés cette année figurent l’Arabie Saoudite, Oman, les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn. La participation maghrébine est également marquante, avec la Libye, représentée dans le jury par le réalisateur Mohannad Mohammed Amin, et la présentation de deux films libyens. La Mauritanie est représentée par “Thé Noir”, un film déjà projeté au Festival de Berlin, tandis que la Tunisie brille par une forte présence. Le commissaire a également insisté sur l’importance du festival pour les jeunes réalisateurs algériens. « Participer à un festival est une formation en soi », a-t-il déclaré, expliquant que le visionnage des œuvres de réalisateurs internationaux constitue une opportunité unique pour les jeunes talents locaux. Le Festival d’Oran, avec son riche programme, devient ainsi une plateforme capitale pour les films qui n’ont pas toujours la chance d’être distribués à grande échelle. Avec une sélection d’œuvres récentes, produites entre 2023 et 2024, le festival se positionne comme une fenêtre ouverte sur le monde, offrant au public algérien et international un aperçu des dernières tendances du cinéma arabe et mondial. En accueillant des productions diversifiées et des invités de renom du monde arabe, cet événement promet de renforcer les liens culturels et de favoriser les échanges artistiques. Le retour du Festival international du film arabe d’Oran marque une étape décisive pour la cinématographie algérienne, maghrébine et arabe. Abdelkader Djeriou a conclu en exprimant son souhait de voir le festival devenir une pierre angulaire permanente du paysage culturel oranais et algérien, et de continuer à jouer un rôle essentiel dans la promotion du cinéma arabe.