Meriem B

Face à une crise persistante de l’approvisionnement en eau potable, les communes d’Oran, Bir El Djir et Es Senia se trouvent plongées dans une situation critique qui suscite la colère des habitants. Depuis plusieurs jours, la population est confrontée à des coupures d’eau répétées, touchant des milliers de foyers. Si des mesures temporaires sont mises en place, la résolution définitive du problème tarde encore à se concrétiser.
Plusieurs quartiers, dont 1201 Logements à Batior, 427 Logements AADL, 765 Logements et 733 Logements, sont particulièrement affectés par des interruptions prolongées. Les résidents des étages supérieurs sont les plus touchés, souffrant d’une faible pression de l’eau, voire d’une coupure totale. Malgré les efforts des autorités locales et de la SEOR, société en charge de la distribution, les perturbations demeurent. Des équipes techniques s’efforcent de renforcer la pression et d’améliorer la situation, mais les solutions apportées se révèlent souvent temporaires.
Dans certains cas, comme au quartier 1196 Logements AADL, secteur 3, les défaillances internes, notamment des pompes à eau en panne, aggravent le problème. Des réparations sont en cours, mais la patience des habitants est mise à rude épreuve.

Bir El Djir et Es Senia : l’approvisionnement d’urgence par camions-citernes

Dans les zones en hauteur de Bir El Djir, comme Îlot 9, 11 et 14, la faible pression continue d’alimenter l’exaspération des résidents. Pour pallier cette situation, les autorités ont eu recours à des camions-citernes. Une solution d’urgence qui, bien qu’efficace à court terme, ne constitue pas une réponse viable sur le long terme.
À Es Senia, la vétusté des infrastructures complique encore la tâche. Dans les anciens quartiers d’Oran notamment le centre-ville, les réseaux de distribution vieillissants compliquent la réparation des pannes. Toutefois, certaines avancées ont été enregistrées, comme à Haï Sanawbar où la reprise progressive de l’approvisionnement a été rendue possible grâce à la réparation d’une station de pompage défectueuse.

Une réaction ferme des autorités

Conscient de l’ampleur de la crise, le wali d’Oran, Saïd Sayoud, a pris les devants en exigeant de la SEOR l’établissement d’un programme de distribution plus régulier et mieux coordonné. Il a insisté sur l’importance d’une communication claire et transparente avec les citoyens, en les informant en temps réel via les médias et les réseaux sociaux. Lors d’une réunion du Conseil de l’exécutif, le wali a également souligné l’urgence de maintenir ces mesures jusqu’à la mise en service de la station de dessalement de Cap Blanc, prévue pour la mi-octobre. Ce projet, qui en est à ses dernières phases, représente un espoir majeur pour résoudre définitivement les problèmes d’approvisionnement en eau potable à Oran.
Le wali a rappelé que la station de dessalement de Cap Blanc, une infrastructure de pointe, a été conçue pour produire de grandes quantités d’eau potable à partir de l’eau de mer, une ressource abondante mais encore sous-exploitée. D’une capacité de production estimée à plusieurs milliers de mètres cubes par jour, cette station a pour ambition de pallier les insuffisances chroniques des ressources hydriques locales, particulièrement durant les périodes de sécheresse. Selon les prévisions, une fois opérationnelle, la station permettra non seulement de stabiliser l’approvisionnement en eau dans la wilaya d’Oran, mais aussi de sécuriser la distribution pour les décennies à venir. Elle devrait également réduire la pression exercée sur les nappes phréatiques, déjà fortement sollicitées, tout en offrant une réponse pérenne face aux défis climatiques qui impactent la région. Saïd Sayoud a ainsi exhorté les responsables concernés à accélérer la finalisation de ce projet vital, tout en veillant à maintenir une communication transparente avec les citoyens, qui vivent quotidiennement les désagréments causés par les coupures d’eau.En parallèle, le wali a insisté sur l’importance d’un suivi rigoureux des travaux en cours et d’une coordination étroite entre les différents acteurs pour respecter les délais annoncés, soulignant que la station de dessalement de Cap Blanc pourrait marquer un tournant décisif pour la gestion de l’eau dans la wilaya d’Oran.

SEOR sous pression : des efforts en cours mais des retards persistants

Pour sa part, la SEOR assure que les récents travaux de maintenance ont permis d’améliorer la situation dans certains quartiers, notamment à Es Senia. Cependant, des retards techniques continuent de poser des défis, obligeant les équipes à poursuivre les interventions 24h/24. Malgré les efforts déployés, les habitants réclament des solutions plus efficaces pour une gestion durable de la distribution. Si la promesse de la station de dessalement de Cap Blanc offre une perspective optimiste, elle ne peut se substituer à la nécessité de moderniser les infrastructures existantes. Les autorités locales sont appelées à accélérer les travaux de rénovation du réseau de distribution pour éviter que ces épisodes de coupures ne se répètent. En attendant, les habitants continuent de vivre au rythme des pénuries d’eau, en espérant qu’une gestion plus proactive et des investissements à long terme viendront stabiliser définitivement l’approvisionnement en eau potable dans la wilaya d’Oran.