Wassila. B

La tenue du salon NAPEC 2024 à Oran a été une occasion pour l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) de lancer un premier appel à concurrence dit « Bid Round ». L’objectif est de revitaliser l’exploration et le développement des hydrocarbures en Algérie. Un appel à concurrence Bid Round désigne une procédure formelle lancée par des organismes, comme l’Alnaft, pour attirer des investissements dans le secteur des hydrocarbures. Ce processus, prévu par la loi n°19-13, permet aux entreprises préqualifiées de soumettre des offres pour des projets spécifiques, favorisant ainsi la transparence et la compétition sur le marché. « Il s’agit de contrats en hydrocarbures à conclure sous l’égide de la loi 19/13 promulguée dans le cadre de la promotion de l’investissement et dont le premier objectif est d’attirer les investisseurs dans le domaine de l’exploration d’hydrocarbures », a déclaré, hier à la presse, le président de l’Agence nationale de valorisation en hydrocarbures (Alnaft), Mourad Beldjehem. La réglementation permet des négociations directes ou des « Bid rounds », sous la supervision de Sonatrach qui travaille en étroite collaboration avec les compagnies pétrolières intéressées par cet appel d’offres. La procédure d’appel d’offres est encadrée par la loi pétrolière et ses textes d’application. Seules les compagnies pré-qualifiées par ALNAFT pourront y participer, en s’inscrivant sur un ou plusieurs blocs/gisements en tant qu’ opérateurs ou investisseurs. Elles auront accès aux données techniques qu’elles devront évaluer dans un délai réglementé, avant de soumettre une offre incluant une fiche technique et un niveau de financement de l’investissement. « Il y a douze contrats en négociation dont sept viennent des compagnies internationales en énergie, arrivant pour la première fois en Algérie », révèle Mourad Beldjehem citant, par exemple, Texon Oil Suède, Exon&Chevron (USA) et Nidad d’Arabie saoudite. Selon M. Beldjehem, « cet engouement illustré par 12 négociations de contrats est un signe fort de l’attractivité de notre contractuel et notre régime fiscal, classé, actuellement, un des meilleurs en Afrique ». Ces contrats couvrent essentiellement, le partage de production, de concession ou des contrats de service à risques », explique le président d’Alnaft. Le défi est de relancer le processus de compétition, assurer la transparence dans son déroulement et la rapidité du traitement des différentes phases, afin que le processus puisse se répéter régulièrement et préserver l’attractivité de l’Algérie. Selon Mourad Beldjehem, « la stratégie d’Alnaft mise sur les contrats à concurrence Bid round, à raison d’un appel d’offre par an ». « Nous avons un portefeuille qui comprend 17 opportunités finalisées et prêtes au lancement », récapitule-t-il, expliquant que « le lancement se fait à la demande des compagnies pétrolières après plusieurs réunions de consultation, exigeant de la visibilité pour une concurrence loyale ».

Cap sur l’exploration en Off-shore

Pour Mourad Beldjehem, « la meilleure manière d’augmenter les capacités est de faire des découvertes de gisements nouveaux et les explorer ». « Nous avons six opportunités ouvertes à la concurrence, pour le renouvellement des réserves, en On-Shore, pouvant engranger, à moyen terme, jusqu’à 20 milliards de mètres cubes/an », estime-t-il. Et d’expliquer que « pour les champs matures, la stratégie d’Alnaft est de recourir à des compagnies spécialisées qui maîtrisent le travail d’aller au fond des réserves et faire le maximum de récupération ». « Fort heureusement, estime M. Beldjehem, cette loi nous aide à travailler avec plusieurs compagnies spécialisées dans l’augmentation du facteur de récupération ». Selon lui, « Alnaft a mobilisé un budget de 12 millions de dollars pour faire de la prospection et de nouvelles études en Off-shore ». « Les premiers résultats sont prometteurs, avec des indices positifs qui nous encouragent à proposer des opportunités en Off-shore via des appels d’offres qui seront lancés d’ici à 2026 », prévoit-il. ».
Sur un tout autre registre, le président d’Alnaft se réjouit du fait que « les compagnies opératrices permettent un transfert technologique au profit d’Alnaft». Des accords ont déjà été conclus avec des majors pétroliers et gaziers tels que Exxon Mobil, Chevron, ENI, Occidental Petroleum, Total et Sinopec, préfigurant leur participation potentielle à ce nouveau cycle d’attribution. Il est à rappeler que le président d’ALNAFT, Mourad Beldjehem, avait annoncé, lors du Salon NAPEC 2023, que l’Algérie avait conclu 6 nouveaux contrats d’hydrocarbures dans le cadre de la loi 19-13, auxquels s’ajoutent les récents accords avec Chevron et Exxon.
Le report à 2024 a été décidé en tenant compte du contexte mondial. L’appel d’offres d’ALNAFT s’inscrit dans une stratégie plus large visant à dynamiser le secteur des hydrocarbures national. Selon les dernières estimations, l’Algérie possède des réserves en hydrocarbures estimées à plus de 4.300 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), dont 55% en gaz naturel.
Sa production, particulièrement de gaz naturel, est en hausse constante, avec un volume annuel moyen ayant atteint ces dernières années 137 milliards de m³, dont plus de 50 milliards m³ destinés à l’exportation. Le ministre de l’Energie et des Mines a récemment indiqué que la stratégie d’investissement de Sonatrach vise à porter la production de gaz naturel à 200 milliards de m3 par an au cours des cinq prochaines années, avec l’objectif d’augmenter le volume des exportations à 100 milliards de m³ par an.