Wassila. B
L’Algérie prévoit d’investir 5,4 milliards de dollars dans la construction d’usines de dessalement de l’eau de mer, d’ici 2030 pour sécuriser l’accès de sa population à l’eau potable, dans un contexte marqué par une forte baisse des précipitations. En matière de sécurité hydrique, le président Tebboune place le dessalement de l’eau de mer comme une priorité dans sa stratégie. Plusieurs Conseils des ministres ont abordé cette question cruciale. Le Président Tebboune a toujours exigé l’achèvement rapide des projets d’usines de dessalement d’eau de mer le long de la bande côtière du pays afin d’assurer l’approvisionnement en eau de nos citoyens. « Cinq nouvelles usines de dessalement entreront en service cette année pour porter la quantité d’eau potable que l’Algérie aura la capacité de produire à partir de la Méditerranée de 2,2 millions à 3,7 millions m³ par jour », selon Lotfi Zennadi, PDG de l’entreprise publique Algerian Energy Company (AEC), qui possède et exploite les usines. Six autres installations sont prévues d’ici 2030. Les onze usines prévues utiliseront le processus de l’osmose inverse. M.Zennadi a également précisé que la capacité de production de l’eau potable grâce au dessalement de l’eau de mer devrait atteindre environ 5,8 millions m³, d’ici la fin de la décennie en cours.
Filiale de la compagnie pétrolière nationale Sonatrach, l’AEC facturera à la société de distribution publique L’Algérienne Des Eaux entre 52 et 100 dinars (0,39-0,76 dollar) par m³ d’eau. Mais les consommateurs ne paieront qu’une petite fraction de cette somme, vu que le gouvernement subventionne environ 95 % du coût de l’eau. L’Algérie ambitionne de couvrir 60% de ses besoins en eau potable grâce au dessalement de l’eau de mer d’ici 2030 contre 18% actuellement. Ce pays d’Afrique du Nord, où le désert couvre 84% du territoire, est touché de plein fouet par les effets néfastes du changement climatique.
Ces effets se manifestent notamment par une baisse des précipitations et des épisodes de sécheresse plus fréquents. L’entreprise publique Algerian Energy Company (AEC) a annoncé qu’elle entamera dès 2024 le déploiement de stations mobiles de dessalement de l’eau de mer pour répondre aux besoins urgents en eau des petites agglomérations et du secteur agricole. « Algerian Energy Company va choisir un partenaire pour réaliser des stations de dessalement conteneurisées mobiles d’une capacité de 2500 à 2700 mètres cubes par jour (m3/j), pour qu’elle puisse aller à la rescousse de n’importe quelle petite agglomération que ce soit pour de l’eau potable ou pour de l’eau destinée à l’agriculture », a déclaré le directeur général de la société, Mohamed Boutabba, à la radio Alger Chaîne 3, sans préciser le nombre d’usines mobiles. L’Algérie, dont le territoire est majoritairement désertique, subit de plein fouet les effets du dérèglement climatique, avec des épisodes de sécheresse plus fréquents qui accentuent la pression sur les réserves d’eau du pays.