Linda Otsmane

Dans le cadre du 70e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution armée et de l’anniversaire du recouvrement de la souveraineté sur la radio et de la télévision (28 octobre 1962), et sous le slogan « Novembre glorieux, fidélité et renouveau », et dans le cadre du programme établi par l’Université d’Oran 1 Ahmed Ben Bella, le Département des sciences de l’information et de la communication, en coordination avec le laboratoire de recherche historique « Sources et biographies », a organisé, hier, une conférence historique sur la presse nationale et sa contribution dans la relance de la vigilance nationale. Cette journée commémorative s’est voulue une mise en lumière du rôle essentiel de la presse nationale dans la lutte contre les campagnes de désinformation et de dénigrement menée par la France coloniale contre la révolution algérienne et ses dirigeants. La propagande française prétendait que la révolution n’était que des escarmouches et d’évènements éphémères et que ses dirigeants étaient des bandits et des hors-la-loi. Il était donc nécessaire pour le FLN de contrecarrer ces menées hostiles en créant des canaux médiatiques nationaux. Et avec l’aube éclatante de l’indépendance, le rôle des médias s’est renforcé, étendant l’influence et la souveraineté nationale sur les institutions de la radio et de la télévision et la nationalisation de certains titres. Cette rencontre scientifique a abordé une question importante concernant l’adoption par le FLN durant la Révolution nationale de l’arme de l’information révolutionnaire secrète en parallèle avec la lutte armée. C’est ainsi qu’est née la Voix de l’Algérie libre et combattante, une radio clandestine qui a réussi, à partir de 1956, à atteindre une partie de ses objectifs en semant la peur parmi l’occupant, en redonnant confiance aux Algériens et en brisant l’isolement médiatique de la Révolution en la sortant de son cadre régional. Cette radio a joué un rôle majeur dans la diffusion de les réalités de la cause algérienne et dans la médiatisation la lutte armée et ses nobles objectifs nationaux et humanitaires. Cette voix a constitué la pierre angulaire de la création de la télévision et de la radio algériennes après l’indépendance, permettant aux médias de passer de la lutte pour la libération au défi de l’édification nationale. Cette conférence a été organisée pour examiner les premières manifestations de la presse révolutionnaire pendant la période coloniale et comment elle a pu se renforcer et devenir plus efficace comme d’autres moyens de lutte pour l’indépendance nationale. La rencontre visait également à mettre en lumière l’importance et le rôle des médias en tant que pilier de la souveraineté nationale, ce qui a conduit aux autorités nationales à étendre procéder au recouvrement de la souveraineté des bâtiments de la télévision et de la radio, le 28 octobre 1962, en plus d’enrichir le paysage médiatique avec un ensemble de journaux pour intensifier et renforcer les efforts d’éducation au service du processus de construction et de développement. La conférence s’est penchée également sur l’examen de la réalité de la pratique médiatique à l’ère du numérique et de l’explosion des applications d’intelligence artificielle. Selon le professeur Djillali Abbassa, seule la mise en œuvre du Conseil de la déontologie professionnelle et la charte de l’éthique pourra régulariser et responsabiliser le travail des journalistes. De son côté, le Dr. Ghaouti Chakroune a donné un aperçu sur l’historique de l’évolution de la radio et de télévision nationales.