Djamila M

Dans un entretien accordé à Cap DZ, le Dr. Mohamed Bendjabbour, responsable du département d’histoire à l’université Oran 1, a révélé que « l’Université Ahmed Ben Bella, ambitionne à recueillir le plus grand nombre de projets de recherche liés à l’histoire contemporaine de l’Algérie et mettre sur pied des laboratoires qui développent la recherche historique, en faisant appel à des comités scientifiques et à des équipes de recherche spécialisées dans l’écriture de l’histoire de la glorieuse révolution algérienne ».A ce titre, l’universitaire a souligné que la révolution algérienne « n’était pas seulement un événement militaire mais revêtait également un aspect économique, social et civilisationnel, exigeant un travail sur le terrain et que les chercheurs devaient approfondir. »
Il a également soutenu que la Révolution armée est considérée jusqu’à ce jour, comme un modèle enseigné dans les plus prestigieuses écoles et une école pour les pays qui aspirent à l’indépendance du joug du colonialisme. Dans le même sillage, il dira que l’Université a joué un rôle de premier plan dans le développement de la production intellectuelle de l’élite nationale et ce, depuis sa fondation après l’indépendance (1967) à l’instar de l’Université d’Alger et celle de Constantine.
« Les instituts et facultés d’histoire ont connu un changement qualitatif dans la préparation des magisters et des doctorats, particulièrement dans le domaine des études historiques liées à l’histoire et de la révolution algérienne », a-t-il affirmé.

Elaboration de 7 projets de recherche et 4 projets de doctorat

Le laboratoire de recherche historique, sources et traductions est l’une des structures les plus actives dans le domaine de la recherche scientifique sur l’histoire de la révolution algérienne.
Ce laboratoire, a indiqué le Dr Bendjabbour, a pu gérer sept projets de recherche dans la spécialisation de l’histoire de l’Algérie, en plus de la requalification de quatre autres projets associés à des événements historiques nationaux, en coordination avec le Département d’histoire et parrainé par l’Université Ahmed Ben Bella.
« Le laboratoire publie depuis 2002 une revue scientifique traitant des études historiques dans ses dimensions culturelles, sur différentes époques telles que l’ère coloniale et le déclenchement de la révolution armée et divers espaces géographiques », a indiqué notre interlocuteur. Il a ajouté que cette publication traite également toutes les disciplines liées aux questions historiques dans les sciences humaines et sociales, qui convergent dans les champs de la pensée et du savoir ainsi que les travaux authentiques des chercheurs professionnels et débutants.
L’universitaire a souligné également que la revue publie également des recherches issues d’une réalisation conjointe entre le directeur de thèse et l’étudiant en doctorat afin de l’aider à se familiariser avec sa production de connaissances pour rester au courant des développements des publications académiques.
La revue publie également des articles en arabe et dans les langues anglaise, espagnole et française, a-t-on noté.

Le chercheur algérien aujourd’hui est redevable aux anciens chercheurs

Selon le Dr Bendjabbour, la production intellectuelle des élites algériennes est considérée comme un échantillon initial de l’université Ahmed Ben Bella Selon lui, l’université tente de confiner la production scientifique réalisée dans le domaine de la recherche en histoire de l’Algérie, que cela soit au niveau de la licence, du master ou pour ce qui est des mémoires de maîtrise et de doctorat. Il louera également les efforts des anciens chercheurs, soulignant que « Le chercheur algérien aujourd’hui est redevable à tous les pionniers de l’école historique algérienne qui ont entrepris, avec des moyens limités à créer des générations de chercheurs distingués. » Pour cet académicien, la restauration des institutions universitaires et de recherche, après la phase d’indépendance et le détachement de l’héritage colonial, souvent dominé par l’idéologie coloniale, n’a pas été une sinécure.
En raison, précise notre interlocuteur, de la pénurie importante d’éléments e chercheurs, capables de développer la recherche historique et de faire évoluer l’école algérienne en matière d’écriture de notre histoire nationale.