Wassila. B
Le secteur sanitaire en Algérie continue de faire face à d’importants défis. Dans le projet de Loi de finances 2025, le gouvernement a annoncé une hausse de 19% du budget consacré au secteur, en prévoyant d’allouer un budget de 1004,4 milliards de dinars au secteur de la santé, dans le cadre du projet de Loi de finances (PLF) 2025. C’est ce qu’a annoncé le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, lors de sa présentation devant la Commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN). Selon les chiffres annoncés par le responsable, environ 72% des fonds sont destinés aux dépenses de personnel, 17% aux dépenses des établissements relevant du ministère de la Santé, 10% aux investissements, et 1% à la gestion des services publics. Cette allocation représente une hausse de 19% par rapport à l’année précédente où le budget alloué à la santé était de 848 milliards de dinars. M.Saihi a souligné que cette augmentation des fonds permettra « de prendre en charge la revalorisation prévue des salaires mensuels ainsi que des systèmes compensatoires des professionnels du secteur ». Le projet de loi de finances (PLF) pour 2025 prévoit un recrutement massif dans la fonction publique, où il est prévu l’ouverture de 19.782 postes dans la santé. Mohamed Hadi Oussama Arbaoui, président de la Commission des finances et du budget, a indiqué que l’Algérie a dû « accélérer la réforme du système de santé pour améliorer les services et assurer une répartition équitable et équilibrée des soins dans tout le pays ». En 2022-2023, le gouvernement a travaillé en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour garantir à chaque individu un accès à des services de santé de haute qualité et une meilleure gestion des urgences sanitaires. Ces réformes visent à renforcer la couverture sanitaire universelle et la santé des populations. Une autre réforme «profonde et globale» du système de santé en Algérie est annoncée. Des assises ont été organisées pour «établir un diagnostic précis du secteur et trouver des solutions permettant d’améliorer la gouvernance et la gestion du système sanitaire pour atteindre une couverture médicale conforme aux normes internationales». Les experts s’accordent à reconnaître que le problème principal à solutionner est celui de la gestion et la gouvernance du secteur public de la santé. Le passage de la dépendance collective à la prévoyance individuelle sans renoncer au soutien des plus fragiles est plus que nécessaire. Au-delà de la gestion financière, l’environnement, l’organisation et le fonctionnement des institutions de la santé publique nécessitent une évolution permanente des compétences managériales. Ceci nécessite la mise en place de formations managériales interdisciplinaires. Dans ce sillage, plusieurs systèmes innovants de rémunération des personnels soignants sont envisageables pour permettre de les motiver à se soucier de la qualité des soins à offrir. Le paiement à la performance ou avec participation aux profits des structures publiques de soins pourrait être adopté.