Wissam Bouchri
Une proposition d’inscription d’une étude « approfondie et détaillée » portant sur des opérations de dragage au niveau des ports d’Oran et d’Arzew vient d’être formulée par la direction des Travaux publics (DTP) de la wilaya d’Oran auprès de son ministère de tutelle, a-t-on appris de source officielle.
Bien plus qu’un acte purement technique, cette étude qui comprendra à la fois l’avant-projet sommaire (APS) et l’avant-projet détaillé (APD) est une condition préalable impérative pour toute démarche de proposition d’un projet sectoriel, les projets non maturés à 100% essuyant systématiquement une fin de non-recevoir dans les nouvelles procédures de budgétisation, tous secteurs confondus, adoptés par le Gouvernement. D’où l’intérêt d’ordre administratif, en premier lieu, de cette étude de dragage des deux ports d’Oran et d’Arzew. Techniquement, explique-t-on de même source, le projet visé consiste en le dragage d’immenses quantités, de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de mètres cubes selon une première estimation, de matériaux situés sur le fond des plans d’eau de ces deux structures portuaires. Il s’agit de réaliser des travaux de génie portuaire (creusement de bassins ou de chenaux), d’entretenir les chenaux fluviaux ou maritimes empruntés par les navires lorsqu’ils ont été comblés par les sédiments, d’effectuer des opérations de remblaiement et d’extraire des granulats marins pour répondre aux besoins du secteur de la réparation-construction. Il est ainsi prévu que les travaux de dragage seront réalisés par des navires et engins spécialisés dont les caractéristiques dépendent de la nature des travaux et de l’environnement dans lequel ils doivent être effectués : dragues hydrauliques ou dragues mécaniques, navires capables de manœuvrer ou simples pontons. Les matériaux extraits seront stockés à bord pour être transportés plus loin, placés dans des barges attenantes ou évacués par des canalisations. Les sédiments, lorsqu’ils sont extraits de zones concentrant des activités industrielles ou portuaires, comme c’est le cas pour cette opération visant le port mixte d’Oran (commercial, transport de voyageurs et pêche) et le port d’Arzew (dédié essentiellement à l’export d’hydrocarbures), peuvent être fortement pollués notamment par les métaux lourds. Pour ces raisons, ainsi que pour contrôler l’incidence du dragage sur l’environnement au sens large, l’activité de dragage est généralement contrôlée et implique de ce fait les services de l’Environnement, précise-on. Il y a lieu de rappeler que le port d’Arzew a connu, il y a deux ans, quoique de manière partielle et limitée, des travaux de dragage dans le cadre de son projet d’extension. Une opération qui a été marquée par la mise à l’eau d’une drague aspiratrice à désagrégateur auto-navigable de fabrication chinoise et qui compte parmi les plus grosses et les plus avancées au monde.
CONFORTEMENT DU QUAI DE DUNKERQUE : INSTALLATION DU CHANTIER
Par ailleurs, concernant l’opération de réfection et de confortement du quai commercial Dunkerque du port d’Oran, on apprend de même source que le chantier vient d’être installé et les travaux vont démarrer incessamment. Confié à l’entreprise publique Meditram, pour un délai contractuel de 24 mois, le projet porte essentiellement sur la réfection de ce quai qui s’étend sur 220 mètres linéaires ainsi que sur son extension vers la mer d’environ 3,5 mètres supplémentaires et une profondeur inférieure à 9 mètres. Le projet qui a nécessité un financement mixte d’un montant global de 900 millions de DA, à la faveur d’un montage financier entre la direction des Travaux publics (DTP) d’Oran, à laquelle a été confiée la prise en charge des gros œuvres, et l’Entreprise du port d’Oran (EPO), qui prendra en charge les équipements, permettra au quai, dès l’achèvement des travaux, d’accueillir un gros navire ou deux navires de taille moyenne, simultanément, en plus d’offrir plus d’espace dans le port pour le déchargement des céréales, notamment, ainsi que le chargement et le déchargement d’autres marchandises, a-t-on expliqué. Pour rappel, le port d’Oran a connu, ces dernières années, des travaux d’extension de son terminal à conteneurs, de restauration de plusieurs quais d’amarrage, comme le quai d’amarrage Conakry destiné aux navires des passagers, qui s’étend sur 250 mètres de longueur et 10 mètres de profondeur, et le quai Sénégal, outre les travaux de renforcement du brise-lames principal du port d’Oran, qui s’étend sur une distance de 3 km.