Wassila. B
L’entrée en service de l’usine de traverses ferroviaires de la CRCC à Tindouf survient alors que l’Algérie exécute un plan d’extension de son réseau ferré. La fabrication locale de composants devrait réduire les coûts et accélérer les projets en cours. La China Railway Construction Corporation a mis en service son usine de fabrication de traverses ferroviaires à Hassi-Khebi, dans la wilaya de Tindouf dans l’Ouest de l’Algérie. L’unité qui s’étend sur 91 000 m² est dotée de 2 lignes de production automatisées capables de fournir quotidiennement 3500 traverses. De quoi produire les 1,2 million de traverses requises pour la construction d’une voie ferrée reliant le gisement de fer de Gara Djebilet à Béchar, projet phare du plan d’extension du réseau ferroviaire algérien. Ce chantier sur lequel collaborent la CRCC et l’entreprise publique COSIDER vise à faciliter l’évacuation des minerais de ce gisement considéré comme l’une des plus importantes réserves mondiales de fer. Conformément au plan global du gouvernement algérien, plusieurs autres lignes seront construites pour mieux interconnecter les zones minières, industrielles et portuaires, tout en favorisant la connectivité régionale et le développement économique des régions concernées. En janvier 2024, le ministère des Transports avait annoncé son intention d’allouer environ 432,64 milliards de dinars (environ 322 millions USD) à la construction de chemins de fer, dans l’objectif final de porter la longueur de son réseau ferroviaire national à 15 000 km en 2030. En 2023, à l’occasion de la visite du président algérien en Chine, les deux chefs d’États ont signé des accords de coopération d’une valeur totale de 36 milliards de dollars, incluant la réalisation d’une ligne ferroviaire de 575 kilomètres dans le désert entre Gara Djebilet et Béchar. Les retombées économiques attendues pour l’Algérie sont gigantesques. Les enjeux revêtent une dimension géopolitique. Le contexte géopolitique constitue une opportunité pour l’Algérie qui vient de se doter d’une stratégie qui s’étend à l’ensemble de la filière minière, de l’exploration à la transformation, en passant par l’exploitation. L’intensification des investissements dans le secteur minier aura des effets d’entraînement sur l’économie algérienne. L’Algérie veut aussi réussir le défi du ferroviaire. Selon la feuille de route du Président Tebboune, le trafic ferroviaire doublera en Algérie à l’horizon 2030. Le lancement par le chef de l’État du méga-chantier de construction d’une ligne ferroviaire Béchar-Tindouf-Gara Djebilet sur 950 km est de bon augure. Cette ligne névralgique est destinée à transporter le minerai de fer de Gara Djebilet à Béchar pour ensuite être acheminé vers le nord du pays où se trouvent les usines sidérurgiques et les ports. Un pharaonique projet de construction de réseaux ferroviaires totalisant 6 000 km est annoncé en partenariat avec des entreprises chinoises, soit beaucoup plus que le réseau existant qui ne dépasse pas les 4560 km. La voie ferrée Béchar-Tindouf-Gara Djebilet, qui revêt une importance capitale, ouvre de larges perspectives de développement.