Wassila. B
En application du programme du président Tebboune, le secteur ferroviaire déploie des investissements massifs. La croissance des flux du transport ferroviaire a inspiré à la SNTF à consentir un plan d’investissement de 2,8 milliards de dollars sur la prochaine décennie. La Société Nationale des Transports Ferroviaires d’Algérie a dévoilé un vaste plan d’investissement d’environ 378 milliards de dinars (2,8 milliards USD) à l’horizon 2035. Le plan prévoit entre autres la modernisation des infrastructures, le renforcement des équipements et des services. Une première tranche d’une valeur de 138 milliards de dinars est destinée à l’achat de 400 voitures pour voyageurs, de wagons et de locomotives de divers types. L’investissement prévoit la mise en œuvre de plusieurs projets tels que l’installation de caméras de surveillance sur certaines lignes, le déploiement de distributeurs automatiques de billets, la réservation en ligne de billets et l’introduction d’un billet unique utilisable pour le train, le tramway, le métro, le téléphérique et les bus Etusa dans la capitale Alger. Le volet infrastructures de la feuille de route porte entre autres sur la réhabilitation de 82 gares pour voyageurs. Ces investissements s’inscrivent dans une perspective d’amélioration des services et d’extension des capacités pour répondre à la demande en croissance continue. Pour le fret ferroviaire par exemple, les lignes de la SNTF ont transporté 5 millions de tonnes en 2023 et prévoient d’atteindre 5,6 millions de tonnes cette année. Pour rappel, les services de tramway d’Alger drainent plusieurs millions de passagers par an. Le réseau mis en service en 2011 a déjà enregistré 46 millions de voyageurs à ce jour. Dans la foulée, l’entrée en service de l’usine de traverses ferroviaires de la CRCC à Tindouf survient alors que l’Algérie exécute un plan d’extension de son réseau ferré. La fabrication locale de composants devrait réduire les coûts et accélérer les projets en cours. La China Railway Construction Corporation a mis en service son usine de fabrication de traverses ferroviaires à Hassi-Khebi, dans la wilaya de Tindouf. Ce chantier sur lequel collaborent la CRCC et l’entreprise publique COSIDER vise à faciliter l’évacuation des minerais de ce gisement considéré comme l’une des plus importantes réserves mondiales de fer. Conformément au plan global du gouvernement algérien, plusieurs autres lignes seront construites pour mieux interconnecter les zones minières, industrielles et portuaires, tout en favorisant la connectivité régionale et le développement économique des régions concernées. En 2023, à l’occasion de la visite du président algérien en Chine, les deux chefs d’États ont signé des accords de coopération d’une valeur totale de 36 milliards de dollars, incluant la réalisation d’une ligne ferroviaire de 575 kilomètres dans le désert entre Gara Djebilet et Béchar. Les retombées économiques attendues pour l’Algérie sont gigantesques. Les enjeux revêtent une dimension géopolitique. Selon la feuille de route du Président Tebboune, le trafic ferroviaire doublera en Algérie à l’horizon 2030.