Fatima B
L’effondrement survenu dans un immeuble désaffecté, sis à la rue de Mostaganem, au centre-ville d’Oran, a mis en lumière, un phénomène qui s’est répandu dans tous les vieux quartiers de la ville au vu des responsables des secteurs urbains, qui ne semblent pas réaliser la gravité de la situation. A Sid El Houari, El Derb, El Hamri, Saint Antoine, Saint Pierre et d’autres, des familles ont pris la place de celles relogées, en achetant l’accès aux immeubles en ruines à des bandes de malfrats. Au quartier de Saint Pierre, des familles où des couples débarqués d’« on ne sait où », selon les riverains, squattent les immeubles désaffectés. A la rue Dali Boumediène, la rue Dahaoui ex « Rue Bitche», la rue Abbas Menaouar Benyahia, la rue Cavignac et bien d’autres dans ce quartier, les immeubles désaffectés ont vite été réoccupés. « J’ai fait l’acquisition des clés des deux pièces que j’occupe à 30 millions, au moins là j’ai un toit au-dessus de ma tête, j’espère que j’obtiendrai un logement, les responsables de la commune ne peuvent pas me laisser vivre dans le danger», dira une mère de famille. Cette femme a payé un jeune dans le quartier qui lui a ouvert l’accès. Dans un autre immeuble logent des couples ayant aussi acheté les clés des pièces occupées entre 20 et 40 millions de centimes, avec « la garantie qu’ils ne seront pas importunés et qu’ils seront relogés.», selon leurs déclarations. Au niveau de la rue Dali Boumediène, dans un immeuble désaffecté, se trouvent aussi trois familles exclues de l’opération de relogement, ainsi que d’autres notamment des groupes de jeunes qui ont forcé l’entrée pour trouver un gite. « Des personnes étrangères au quartier se sont enrichies en vendant le reste des appartements à des sommes incroyables à des personnes nouvellement débarquées à Oran, ou délogées des bidonvilles rasés par les pouvoirs publics, ici à Saint Pierre tout est permis. », dira un riverain, un ancien du quartier. Il a ajouté « les immeubles squattés sont devenu le fief des trafiquants de drogue et des réseaux de prostitution.» Notre interlocuteur poursuivra : « le quartier populaire Saint Pierre a toujours été considéré comme une zone de trafic de drogue, où sévissent les dealers, mais le phénomène a pris des proportions encore plus alarmantes, avec l’arrivée des squatteurs des immeubles en ruine qui font régner leur loi.». D’autres habitants du quartier, diront : « les immeubles désaffectés présentent un danger pour nos familles et celles qui les habitent, les responsables de la commune doivent intervenir avant que les drames se produisent. » Dans ce quartier, les habitants espèrent aussi la création d’un siège pour la BRI, leur sécurité étant menacée.