Wassila. B

Les nouveaux ministres ont désormais la lourde mission de concrétiser, chacun en ce qui le concerne, l’ambitieux projet présidentiel de booster les exportations hors hydrocarbures. Le président Tebboune a présidé, jeudi, une réunion de travail consacrée aux exportations. A l’issue de la réunion, Mohamed Boukhari, ministre du commerce extérieur et de la Promotion des exportations, a qualifié cette rencontre d’ « importante » du fait qu’elle vise à « parachever la politique du président de la République en matière de diversification de l’économie nationale, notamment les exportations hors hydrocarbures ». Le ministre a précisé que cette option se manifeste «par la création d’un ministère dédié aux exportations ». De son coté, Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), présent à la réunion, a indiqué que cette rencontre a permis de débattre de l’importance des exportations et à une évaluation des réalisations et les projections futures. L’objectif déclaré est d’atteindre 29 milliards de dollars d’exportations en 2030. En 2023, les exportations de l’Algérie en dehors du gaz et du pétrole avaient dépassé 5 milliards de dollars. En 2025, les exportations devraient se situer, selon les prévisions du projet de loi de finances, à 7 milliards de dollars. L’évolution du volume des exportations repose sur les performances du secteur de l’industrie et l’agriculture, dont l’objectif premier reste d’assurer l’autosuffisance alimentaire du pays. L’action du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations est aussi déterminante pour fluidifier les circuits d’exportation. L’Algérie a pu réaliser un taux de croissance de 4,2% et un PIB de 260 milliards de dollars et a porté les réserves de change à 70 milliards de dollars au moment où les exportations hors hydrocarbures ont atteint le niveau record de 7 milliards de dollars. Le PIB atteindra plus de 400 milliards de dollars à la fin 2027. Le président a aussi pris plusieurs des mesures complémentaires destinées à booster davantage les exportations: il s’agit notamment de l’extension du réseau bancaire algérien à l’étranger, notamment en Afrique, l’ouverture de lignes commerciales aériennes et maritimes pour renforcer le rôle pivot de l’Algérie dans la région, l’ouverture de l’investissement aux opérateurs privés et étrangers dans le domaine des réseaux de grande distribution et enfin la mise en place du système d’admission temporaire pour augmenter le taux de leurs exportations de produits à haute valeur ajoutée. La déclaration faite par Hussein Zaoui, directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, faisant état de la capacité des exportations algériennes à atteindre trente milliards de dollars en 2030, en dit long sur les ambitions de l’Algérie. Il reste de la responsabilité des opérateurs économiques d’adhérer aux normes d’exportation, à l’image du respect des spécifications du produit destiné à l’exportation en termes de qualité, d’emballage et de compétitivité sur les marchés étrangers.