Meriem B

La lutte contre le cancer de la prostate s’intensifie à Oran, où 132 nouveaux cas ont été enregistrés en 2024, selon les chiffres communiqués par Mme Karima Boudoumi, responsable de la communication à la CNAS d’Oran. Ce chiffre représente une partie des 1.153 nouveaux cas de cancers recensés cette année. Bien qu’une légère baisse soit observée par rapport aux 166 cas de 2023, le nombre de diagnostics reste préoccupant surpassant les 118 cas de 2022 et les 78 de 2021.

Un appel à l’action : Novembre Bleu pour briser le silence

Face à cette situation, la CNAS d’Oran, en partenariat avec la Direction de la santé et le Croissant rouge algérien, a lancé la campagne dite « Novembre Bleu » dédiée à la sensibilisation et au dépistage précoce du cancer de la prostate. Débutée le 26 novembre et s’étendant sur trois jours, cette initiative cible particulièrement les populations des zones isolées. « Nous voulons inciter les hommes, dès 45 ans, à effectuer des dépistages réguliers pour détecter cette maladie à un stade précoce, où elle est mieux prise en charge », a déclaré Mme Boudoumi. Des consultations gratuites et des analyses de dosage de PSA sont proposées dans plusieurs lieux, notamment au siège de la télévision algérienne à Oran. Le Dr Khalida Benhamadi, médecin-conseillère à la CNAS, a rappelé que « les hommes présentant des symptômes comme des troubles urinaires ou des douleurs dorsales doivent consulter sans tarder. Détecter tôt, c’est préserver des vies. » Par ailleurs, les récentes instructions présidentielles permettent désormais aux non-assurés sociaux de bénéficier d’une prise en charge via la carte Chifa. Il leur suffit de se présenter à une agence de la CNAS avec les documents requis pour obtenir une carte Chifa électronique. Cette mesure vise à éliminer les obstacles financiers qui freinent souvent l’accès aux soins, a ajouté Dr Benhamadi.

Lever les tabous pour sauver des vies

Le cancer de la prostate reste marqué par des tabous, souvent liés à ses répercussions sur la sexualité et la fertilité. Cependant, les professionnels insistent sur le dépistage précoce qui non seulement améliore les chances de traitement mais préserve également la qualité de vie des patients. Lors de la campagne, les intervenants ont exhorté les hommes à être attentifs aux signaux d’alerte et à consulter régulièrement. Il est utile de rappeler que cette initiative s’inscrit dans la continuité des journées de sensibilisation organisées plus tôt dans le mois au CHUO et à l’EHU d’Oran. Ces actions témoignent d’un effort collectif pour faire face à une maladie qui touche un nombre croissant d’hommes. Avec plus d’un million d’assurés sociaux et 538.000 ayants droit couverts par la CNAS à Oran, la sensibilisation reste cruciale. « Cette première édition de +Novembre Bleu+ est une avancée significative, mais le défi est de pérenniser ces efforts et d’ancrer le dépistage dans les habitudes, comme pour le cancer du sein chez les femmes », a souligné M. Mohamed Amine Raïs, chef de service à la CNAS. Alors que les autorités et les partenaires redoublent d’efforts pour contrer la progression du cancer de la prostate, les campagnes comme « Novembre Bleu » rappellent que la santé est une responsabilité partagée, où chacun joue un rôle clé.