Wassila. B
L’avocate de Saâda Arbane, a apporté du nouveau scandale dans l’affaire impliquant l’écrivain franco-algérien et son épouse liée à l’utilisation de l’histoire d’une rescapée d’une attaque lors de la décennie noire des années 1990 sans le consentement de cette dernière pour l’écriture d’un roman. L’avocate Fatima Zohra Benbraham a dénoncé, jeudi dernier, des tentatives entreprises par des avocats français visant à délocaliser le procès opposant l’écrivain algérien Kamel Daoud et sa cliente à Paris. « Une frange d’avocats français m’ont contacté pour me demander de délocaliser le procès en France. C’est un véritable scandale », a dénoncé Me Benbraham lors de l’émission « L’invité du Jour » de la Chaîne 3 de la Radio publique. « Je suis en train de leur répondre, les uns après les autres, en leur demandant s’ils sont de véritables avocats, des professionnels du droit, ou alors des politiciens habillés en robe d’avocat », a-t-elle indiqué. L’avocate de Saâda Arbane a rappelé que deux plaintes ont été déposées au tribunal d’Oran. Dans la première plainte, Kamel Daoud et sa femme sont accusés de « violation du secret professionnel ». Dans la deuxième plainte, l’écrivain est accusé de « diffamation des victimes du terrorisme et violation de la loi sur la réconciliation nationale ». Saâda accuse Daoud d’avoir volé son histoire pour écrire son dernier roman « Houris » et sa femme, psychiatre, qu’elle consultait depuis près de 10 ans. Mme Benbraham a révélé que ces avocats français ont exprimé cette demande sous prétexte que Daoud est titulaire de la nationalité française. Une nationalité qui, pourtant, n’a pas été demandée, mais accordée par naturalisation par décret présidentiel. « Cela veut dire que le président Macron lui a donné la nationalité en pensant bien qu’un jour il en aura besoin », explique l’invitée de la radio. Mme Benbraham explique que dans ce cas de figure, la nationalité qui prime, c’est la nationalité d’origine et non pas la nationalité acquise. « Daoud est algérien de père en fils, c’est donc une nationalité d’origine et non pas une nationalité accordée. Il n’a jamais demandé la déchéance de sa nationalité d’origine et l’Algérie n’a jamais déchu un citoyen algérien de son droit de nationalité », a-t-elle précisé.
Disparition du dossier médical
Me Benbraham a également révélé que ces avocats qui ont pris attache avec elle, ont aussi pris contact avec sa cliente pour tenter de la convaincre afin que le procès se déroule à Paris et non pas à Oran. « Si nous allons passer devant un juge français, qui ne peut pas accéder au dossier, il va casser l’affaire sans suites faute de preuves », souligne l’avocate de Saâda Arbane.
En attendant la convocation de Kamel Daoud et de sa femme dans le cadre du procès à Oran, ville où tous les faits se sont déroulés, notamment l’écriture du roman, le dossier médical de Saâda Arbane a disparu. « Apparemment le dossier médical a disparu. Vraisemblablement, la femme de Daoud a pris les documents pour les remettre à son mari et n’ont pas été restitués à l’hôpital. Le juge d’instruction va enquêter pour savoir quand, pourquoi et comment ce dossier a disparu », affirme Me Benbraham. Et d’ajouter : « L’hôpital risque de se constituer partie civile contre madame Daoud, qui était fonctionnaire dans cet établissement. C’est un fait extrêmement grave, car c’est un vol de documents administratifs puni par la loi ». Me Benbraham affirme que ses tentatives d’entrer en contact avec Kamel Daoud et sa femme, pour avoir leur version de l’histoire, sont restées vaines. Et Me Benbraham de conclure : « Depuis que j’ai fait éclater cette affaire et que j’ai apporté toutes les preuves, personne d’entre eux n’a répondu. Et qui ne dit rien consent. Cela veut dire que nous sommes sur le bon chemin. Nous allons dans le sens du droit et du droit simplement ».