Wassila. B

Ils sont de plus en plus jeunes et nombreux à être connectés à Internet. Les risques d’être exposé à des contenus inappropriés ou encore à être en contact avec des personnes indésirables pour ne citer que deux exemples, sont bien réels. Ils affectent de nombreux enfants et jeunes. Pour un jeune, le téléphone intelligent, la tablette, l’ordinateur constituent des éléments qui permettent l’autonomie, la « socialisation » et le divertissement. Ce sont les parents qui, souvent pour faire plaisir, les offrent.
Un cadeau qui peut se transformer en cadeau empoisonné s’ils sont offerts trop tôt et sans accompagnement et encadrement. Lorsqu’il devient habituel de tout mettre en ligne, dès lors comment assurer la protection des données des enfants et des jeunes et par extension comment protéger la jeunesse des usages abusifs, détournés ou criminels des données ? Comment faire prendre conscience à des jeunes des problèmes à plus long terme que peut engendrer la perte de contrôle de leurs données alors que la majorité des adultes n’en ont pas conscience ? Ces dernières années, la dépendance aux écrans s’est intensifiée à l’échelle mondiale, portée par l’accélération de la transformation numérique. Face aux multiples dangers liés à cette surexposition, le gouvernement s’engage à protéger ses enfants du mieux possible.
Le projet de création d’une cellule nationale de veille pour protéger les enfants contre les dangers du cyberespace devrait être opérationnel en 2025. C’est ce qu’a annoncé Meriem Chorfi, déléguée nationale à la protection de l’enfance. La cellule sera composée d’experts issus de divers secteurs tels que la justice, l’éducation, la sécurité ou encore les nouvelles technologies. Ce projet vise à répondre aux menaces croissantes auxquelles les enfants sont exposés sur les réseaux sociaux, comme les abus et l’exploitation.
Ce projet s’inscrit dans une politique plus large de l’Etat algérien visant à renforcer la protection de l’enfance, notamment à travers un cadre juridique renforcé par la Constitution de 2020. Parallèlement, un plan d’action 2025-2030 est en cours de préparation pour promouvoir un environnement favorable à la santé, l’éducation et la protection des enfants. D’après l’Organisation des Nations unies (ONU), en 2023 plus d’un tiers des jeunes dans 30 pays déclarent être victimes de cyberintimidation, et un sur cinq manque l’école à cause de ce phénomène. De plus, environ 80 % des enfants dans 25 pays déclarent se sentir en danger d’abus en ligne.
Pour Meriem Chorfi, la cellule nationale de veille « est appelée à assurer la protection des enfants 24h/24, en surveillant et contrôlant tous les contenus numériques sur les plateformes des réseaux sociaux, afin de déceler ceux en violation des droits de l’enfant et intervenir en temps opportun contre tout ce qui peut constituer une menace pour cette frange ».