H. Nassira
A la sécheresse et les feux de forêt qui menacent la plupart du couvert forestier de la wilaya d’Oran, vient s’ajouter l’invasion et la prolifération des redoutables insectes scolytes, causant d’importants dégâts dans les forêts, notamment au pin d’Alep, espèce très répandue en Méditerranée. L’insecte femelle s’y attaque en creusant des galeries sous l’écorce pour y déposer ses œufs, condamnent ainsi des arbres par milliers, leur faisant perdre non seulement leur équilibre environnemental mais aussi le dépérissement des pins, modifie l’aspect de la forêt.
Face à cette menace, la Conservation locale des forêts indique avoir pris très au sérieux cette menace et avoir entrepris des mesures nécessaires pour établir un état des lieux précis des populations de scolytes sur le territoire. Le travail, précise l’organisme, est mené en collaboration avec une commission scientifique de l’Institut national de recherche forestière, dépêchée d’Alger, ainsi que de représentants de la Direction générale des forêts. Durant trois jours, cette délégation examinera la situation dans laquelle se trouvent les arbres forestiers afin de trouver des solutions urgentes et annoncer les mesures à prendre sur la base du rapport final et des conclusions de la mission.
Les scolytes tuent les arbres
Le président du Réseau de l’environnement et de la citoyenneté, Houari Yahyaoui, a déclaré à Cap DZ que la plupart des forêts de la wilaya se trouvent dans une situation sanitaire dégradée en raison de la sécheresse, un facteur, estime-t-il, favorable à la prolifération de cet insecte parasite qui y creuse des trous pour pondre ses œufs.
Le coordinateur a poursuivi en s’inquiétant d’une autre épidémie de parasite : celle des cochenilles, une espèce de parasite très friand des plantes verdoyantes, dotées de belles feuilles et de nouvelles pousses. « En tant que mouvement actif, nous nous sommes entretenus avec le conservateur général des forêts afin de trouver des solutions idoines à la situation sanitaire des arbres », a-t-il confié, ajoutant que « parmi les solutions, nous avons proposé d’organiser des campagnes majeures de plantation d’autres types d’arbres que le pin d’Alep et l’eucalyptus. La situation actuelle exige de nous une action rapide sachant qu’il s’agit ici des poumons naturels d’Oran, et de l’équilibre de l’écosystème. Le président du réseau a tenu à rappeler que le phénomène est également observé dans les pays européens, en raison des incendies de forêt et de la sécheresse. Un phénomène qui met à rude épreuve les efforts pour sauver des hectares des zones forestières à l’instar des forêts de Msila, Bab El Hamra, Canastel, et de la montagne des lions. Le cycle de sécheresse et de déforestation ainsi que de l’infestation due aux parasites, prend de l’ampleur, en attendant l’intervention des secteurs de l’agriculture, de l’environnement, des autorités de la wilaya et des acteurs de la société civile s’attèlent à suivre les protocoles d’observation et des prises de mesures systématiques permettant de décrypter les différents phénomènes.