H. Nassira

Le phénomène des atteintes au cachet urbanistique des quartiers d’Oran par les pseudo-promoteurs immobiliers revient au galop, après que ces derniers aient perpétré des ravages par leur construction de tours à 10 voire 12 étages, bafouant, par la même, toutes les règles d’urbanisme en vigueur.
Ces promoteurs, pour contourner les lois, usaient du permis de construire modificatif pour arriver à leur fin. En dépit de l’interdiction formelle imposée par arrêté de l’ex-wali Sayoud, un bon nombre d’entrepreneurs, aux relations solides, s’y étaient opposé, défiant même l’ordre établit en réalisant des bâtiments de tous gabarits dans des zones urbanisées, sans tenir compte des différents plans d’occupation du sol (POS). Face à cette situation de fait accompli, le chef de l’exécutif a entrepris une série de mesures coercitives à l’encontre d’un certain nombre d’entre eux, à l’instar de l’interdiction faite, par arrêté du 9 octobre 2023, aux services communaux chargés du guichet unique de délivrer ces fameux permis modificatif, aux seules conditions, d’exceptionnalité et de l’aval du directeur de l’urbanisme et de la construction. Face cette levée de bouclier, une relative accalmie s’installe. Cependant, depuis le départ de l’ex wali, nommé à de plus hautes fonctions, le phénomène des transgressions réapparait de plus bel. Un promoteur a entrepris d’ériger, en l’espace de dix jours, une construction de plusieurs étages afin de réaliser une plus grande plus-value, bafouant du coup la réglementation en vigueur et défigurant le cachet urbanistique des lieux.

Qui sauvera Oran de cette urbanisation anarchique ?

Les services de la commune dont dépend le quartier dégagent quant à eux toute responsabilité quant à la délivrance d’un permis de construire autorisant l’ajout de niveaux ou d’étages plus qu’il en est permis. Selon ces derniers, un permis de construire à bel et bien été délivré et concerne une construction de sept niveaux. Et qu’aucun permis de construire modificatif n’a été remis pour l’ajout d’étages supplémentaires. Une situation, qui vient s’ajouter à la confusion, déjà établie. Notamment après le constat que cet entrepreneur ou promoteur a, sciemment, bafoué les règles établies par l’ex wali d’Oran. Un signe également révélateur d’un retour en force d’opportunistes pour piétiner les instructions que l’ancien chef de l’exécutif avait émis, après des enquêtes approfondies et fort du soutien des acteurs de la société civile.

Un lourd héritage et un défi à surmonter

Ce dossier des constructions illicites et des transgressions des lois de l’urbanisme à Oran, constituent pour le nouveau wali, un lourd héritage et un défi à surmonter, notamment après que le nouveau wali, M.Chibani, ait confirmé, le jour de son investiture, la nécessité d’unir les forces et de coordonner les actions dans l’intérêt public afin aussi d’améliorer la situation du développement local ainsi que du cadre de vie des citoyens. Après un semblant de répit, le citoyen constate avec amertume, un retour en force des promoteurs immobiliers qui ne daignent pas de franchir toutes les lignes rouges instaurées par la force de la loi. Des maires avaient été vilipendés, d’autres traînés devant des juridictions, pour avoir fait abstraction de certaines instructions. Qu’en adviendra-t-il maintenant ? De plus, les communes qui abritent ces projets immobiliers demeurent toujours les mêmes, à savoir les communes d’Oran, Bir El Djir, Ain El Turck et Es-Sénia.

Des instructions de la wilaya sans équivoque

Aussi, il est primordial de rappeler l’existence d’un arrêté de wilaya, qui considère comme une violation de la loi tout permis de construire modificatif délivré en dehors du cadre autorisé, à savoir une exception à considérer après que le dossier a été soumis au directeur de la construction pour approbation ou non. Chaque permis de construire est suivi uniquement d’une autorisation de modification, selon la demande. Il est nécessaire de s’assurer que les permis de construire originaux sont délivrés, à compter de la date de signature de l’instruction. Il est strictement interdit d’accorder un permis de modification sauf après examen sérieux et attentif par le guichet unique sur la base d’un rapport détaillé et motivé par des justifications en rapport avec la modification. Ce rapport est soumis à l’approbation du directeur de l’Urbanisme et de la construction et exprimer un avis explicite quant à l’octroi ou non du permis. L’enregistrement de toute irrégularité ou violation dans l’octroi des autorisations reste sous la responsabilité du guichet unique.