Meriem B
La crise hydrique qui frappe la wilaya d’Oran a mis en lumière la nécessité urgente d’une gestion efficace et durable des ressources en eau. Avec une perte quotidienne estimée à plus de 7.000 m3 d’eau due aux fuites sur le réseau principal, les autorités locales accélèrent les initiatives pour moderniser les infrastructures et répondre aux besoins croissants de la population.
Une infrastructure vieillissante sous pression
Le réseau hydraulique reliant la station de dessalement de Chatt El Hillal à Oran via la canalisation de Tafna est à l’origine de ces fuites massives. Conçue en 1991 pour le transport des eaux de barrage, cette infrastructure n’est pas adaptée à l’eau dessalée, ce qui la rend vulnérable.
Sur les neuf points de fuite identifiés, quatre se situent dans la wilaya d’Oran et cinq dans celle d’Aïn Témouchent. Ces dysfonctionnements menacent directement l’approvisionnement des populations et entraînent des pertes financières importantes, alors que l’État subventionne lourdement le coût de l’eau.
Des interventions d’urgence pour limiter les dégâts
Pour remédier à ces défaillances, un plan d’urgence a été lancé sous la supervision du wali d’Oran, M. Samir Chebani.
Les travaux, programmés pour coïncider avec les vacances scolaires de fin décembre, viseront à colmater les fuites critiques et à stabiliser l’approvisionnement.
« Ces interventions s’inscrivent dans une démarche proactive pour garantir une gestion responsable de l’eau », a-t-il souligné. En attendant, les autorités locales s’appuient sur une communication renforcée pour informer les citoyens des perturbations. La SEOR joue un rôle central dans la coordination des travaux et la sensibilisation des habitants. Outre ces mesures d’urgence, Oran mise sur des projets structurants pour garantir une gestion durable de ses ressources.
La station de dessalement du Cap Blanc, en construction, est un élément clé de cette stratégie. Avec un taux d’avancement de 89 %, cette infrastructure promet de sécuriser l’approvisionnement des régions ouest d’Oran, notamment les daïras d’Aïn El Turck et de Boutlélis, ainsi que d’autres régions des wilayas voisines. La connexion entre Chatt El Hillal et Cap Blanc, via une nouvelle canalisation de 25 kilomètres, est également à l’étude.
Ce projet ambitieux, estimé à 12 milliards de dinars, attend encore son inscription au budget, mais il représente une solution pérenne pour prévenir les interruptions répétées.
Parallèlement, trois stations de traitement des eaux usées seront opérationnelles d’ici 2025, permettant de recycler 20 % des eaux usées pour des usages agricoles et environnementaux.
Cette approche intégrée s’inscrit dans le cadre de l’initiative nationale « Année de l’environnement ». La rapidité et l’efficacité des entreprises algériennes, qui ont mené les travaux en un temps record, témoignent d’un savoir-faire national en pleine croissance.
Les autorités locales saluent également l’engagement des compétences nationales dans ces projets vitaux pour le développement de la région. Avec ces mesures, la wilaya d’Oran affiche une ambition claire : répondre aux défis hydriques actuels tout en construisant un avenir durable pour ses citoyens.