Djamila M

Quelque 288 chercheuses et chercheurs de divers pays ont confirmé leur participation à la conférence internationale intitulée : “L’Algérie 70 ans après : Recherches émergentes en sciences humaines et sociales – réalité et défis”. L’événement, organisé hier, au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle d’Oran (CRASC), se veut une importante plate-forme scientifique pour les chercheurs qui souhaitent discuter des questions actuelles dans le domaine des sciences humaines et sociales et partager leurs expériences et connaissances à la lumière des grands changements dans le monde. Dans son allocution d’ouverture, le professeur Manaa Ammar, directeur du CRASC, a souligné la nécessité de repenser les méthodes de recherche et de formation dans ces domaines, en référence aux défis imposés par la pandémie de coronavirus et les transformations induites dans les domaines économiques et sociales mondiales.
« L’adaptation à ces changements nécessite un changement radical des méthodologies de recherche pour répondre aux besoins actuels », a-t-il déclaré, ajoutant que l’ère actuelle connaît des développements rapides, en particulier dans le domaine de la numérisation et de la technologie moderne. Ces domaines exigent des chercheurs d’adopter des outils et des méthodes de recherche nouvelles et innovantes. « Les méthodes traditionnelles ne peuvent être complètement ignorées, mais doivent être adaptées aux transformations contemporaines pour parvenir à une compréhension plus profonde des phénomènes sociaux », a affirmé l’orateur.
Il a également mis l’accent sur l’importance de cette conférence comme une occasion de dialogue scientifique entre chercheurs de différents pays pour discuter des réalités actuelles des défis auxquels font face les recherches scientifiques en Algérie et dans le monde arabe. Le Pr Manaâ a noté que la conférence avait pour objectif d’ouvrir de nouvelles perspectives à la recherche scientifique en sciences humaines et sociales et d’analyser les différentes dimensions des phénomènes contemporains. La conférence qui s’étalera sur trois jours, a vu une large participation de quelque 288 chercheurs de plusieurs pays dont l’Algérie, la Tunisie, l’Égypte, le Liban, l’Arabie Saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis et plusieurs pays européens tels que la France, l’Espagne, la Belgique et la Suisse. La présence en force de chercheurs algériens, au nombre de 220 spécialistes de diverses universités et centres de recherche locaux, s’est faite remarquer. Le programme scientifique de la Conférence comprenait sept thèmes principaux, discutés lors de 68 sessions scientifiques. Parmi les thèmes les plus importants abordés figurent les changements dans la mémoire et l’histoire, le rôle de la culture et du langage dans la formation de l’identité sociale, ainsi que les défis urbains et migratoires affectant les sociétés en Algérie et dans le monde arabe.

Renforcer la coopération entre les diverses institutions arabes et étrangères

Les participants ont été unanimes à convenir de la nécessité de renforcer la coopération en matière de recherche entre diverses institutions académique arabes et du reste du monde, soulignant que cette coopération devait inclure tous les acteurs académiques des universités, centres de recherche et associations scientifiques afin de promouvoir le réseautage scientifique et le partage des connaissances. Pour sa part, le professeur Marise Younes, enseignante en sociologie à l’université libanaise et présidente du Réseau international d’étude des sociétés arabes, a noté que cette conférence représente une occasion importante pour partager des expériences et des connaissances entre les chercheurs du monde arabe.
« La coopération en matière de recherche est devenue une nécessité absolue face aux défis sociaux et politiques actuels dans le monde arabe », a-t-elle assuré. Et d’insister sur le réseautage entre les institutions de recherche du monde arabe qu’elle estime, « devenu plus qu’une option, mais une nécessité imposée par les transformations rapides que connaît le monde ». Elle notera également que cette coopération peut contribuer à l’élaboration de politiques publiques capables de relever les défis actuels et futurs. Plusieurs participants à la conférence ont présenté, lors de leurs interventions, des études visant à comprendre les impacts des changements climatiques et économiques sur les pays en voie de développement et comment élaborer des politiques publiques basées sur les résultats de ces études. Le rôle de la recherche scientifique a également été abordé dans l’apport de solutions innovantes qui aident à faire face aux défis contemporains.