Djamila.M
La « Semaine de la langue arabe », organisée par l’Académie des études scientifiques et de l’interaction culturelle d’Oran, à l’occasion de la Journée internationale de la langue arabe, a réuni plus de 40 chercheurs et spécialistes étrangers, notamment d’Irak, du Liban et de Turquie. L’objectif de cette conférence, vise à renforcer le statut de la langue arabe au niveau mondial. Le choix s’est porté sur la période du 1er au 8 décembre en cours, pour encourager les recherches et les pratiques linguistiques qui contribuent à l’avancement de cette langue aux niveaux académique et culturel. En marge de l’événement, Mme Souad Basnassi, présidente de l’Académie, a passé en revue l’histoire et le rôle important de cet organisme dans la tenue et l’organisation d’événements scientifiques et culturels aux niveaux local et international. L’Académie compte huit unités de recherche spécialisées dans des domaines variés comme les récits, la linguistique, la traduction, les études culturelles, l’identité et le patrimoine ainsi que les arts et la diversification économique. Les participants à cette conférence ont ainsi discuté de la contribution que peut apporter l’arabe dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, la numérisation et les avancées technologiques. Dans ce contexte, le Dr. Souad Basnassi a estimé, dans une déclaration à Cap DZ, que « la langue arabe a la capacité d’absorber et d’adopter ces sciences avancées, grâce à sa longue histoire et sa haute place dans la civilisation humaine. »
Exploiter l’arabe dans le numérique
Le premier jour de la conférence, un ensemble de recommandations a été fait en mettant l’accent sur la nécessité d’exploiter l’arabe dans les domaines de la numérisation et des technologies modernes. La directrice a révélé que l’un des principaux points mis en évidence était la nécessité de développer des algorithmes en arabe afin de suivre le rythme de cette ère numérique et d’atteindre une forte présence dans diverses applications techniques, « avec ses riches dérivés, ses déclinaisons et son vocabulaire, la langue arabe a la capacité d’absorber et de s’adapter aux développements modernes, ce qui lui permet de rivaliser dans ce domaine » a-t-elle indiqué. Dans le même ordre d’idée, l’interlocutrice a insisté sur la nécessité de constituer un vaste inventaire numérique de la langue arabe, y compris des lexiques numériques sophistiqués pour faciliter son utilisation dans les domaines scientifiques et technologiques. « Il est important d’élargir l’utilisation de l’arabe dans l’intelligence artificielle, en développant des outils et des logiciels qui soutiennent cette langue dans le traitement du langage et l’interaction avec la technologie moderne », a-t-elle affirmé, estimant que « le défi est à relever devant la langue anglaise s’est imposée numériquement grâce à son développement continu dans ce domaine. »
Pour une coopération internationale
Pour leur part, les spécialistes ont souligné la nécessité d’une coopération entre les établissements universitaires et de recherche du monde arabe et mondial, en mettant l’accent sur des projets collectifs visant à faire progresser la langue arabe dans le domaine numérique. « Il faut planifier des projets à court, moyen et long termes, comme la création de lexiques historiques numériques et d’outils de programmation de logiciels qui soutiennent l’utilisation de la langue arabe dans divers systèmes numériques moderne », a-t-on estimé. Les intervenants évoqueront également l’impératif de renforcer la position de la langue arabe dans le monde numérique, particulièrement avec la dépendance croissante à la technologie et l’intelligence artificielle. Selon les spécialistes, il est devenu nécessaire de donner à l’arabe la possibilité de se développer et de participer efficacement dans ce domaine, En jetant des bases solides pour développer des projets numériques associés à l’arabe, de nouvelles perspectives s’ouvriraient, sur la scène mondiale, a-t-on indiqué.