Wassila. B

Le gouvernement est décidé à lutter contre l’économie informelle, et réduire leurs effets néfastes qui freinent l’essor de l’économie algérienne. Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, et le ministre des Finances, Laâziz Faïd, ont présidé, hier, une réunion conjointe de coordination, en présence des cadres supérieurs des deux ministères ainsi que plusieurs responsables concernés, dans le cadre des orientations stratégiques du président de la République visant une mise en œuvre optimale des mesures de la loi de finances 2025. Lors de cette réunion, dont la principale thématique abordée était la lutte contre l’économie informelle qui gangrènent l’économie algérienne, les deux ministres ont insisté sur l’importance de mobiliser les ressources fiscales et d’élargir la base d’imposition, en harmonie avec les priorités de la loi de finances 2025. M. Zitouni a évoqué l’urgence d’intégrer les activités non déclarées dans un cadre économique légal structuré, en plaidant pour «une justice sociale et fiscale renforcée», et en rappelant que «le caractère social de l’État reste une priorité du gouvernement». Il a plaidé pour une sensibilisation renforcée des acteurs économiques et à la promotion d’une culture citoyenne en matière fiscale, éléments essentiels pour éradiquer les pratiques non conformes qui affectent le marché national. De son côté, le ministre des Finances a souligné la nécessité d’unifier les efforts intersectoriels pour assurer une justice fiscale et restaurer la confiance des opérateurs dans le système économique national. Selon le ministre, «la réduction du poids de l’économie informelle exige une approche globale et cohérente, touchant à tous les niveaux des transactions». M. Faïd a également indiqué que «l’année 2025 sera marquée par une digitalisation accrue et l’extension des moyens de paiement électronique», ainsi que l’année de l’amélioration «de la collecte de toutes les ressources financières et fiscales, ce qui rend la coordination et la coopération avec les secteurs concernés nécessaires pour atteindre ces objectifs». Il a, en outre, expliqué que le secteur commercial est un secteur stratégique, en raison de son importance dans le développement de l’économie algérienne, expliquant que «cette réunion vise à examiner les mécanismes permettant d’améliorer les ressources fiscales, de créer un environnement stimulant et, en particulier, de lutter contre le marché parallèle».

Un atelier de travail conjoint

Les deux membres du gouvernement ont annoncé la mise en place d’ateliers de travail réguliers entre leurs départements respectifs, à travers des sessions qui viseront à définir des objectifs opérationnels à moyen terme et à suivre de près leur réalisation, tout en rectifiant les erreurs rencontrées en chemin si nécessaire. La réunion a également vu une intervention des représentants de la Direction générale des impôts (DGI) sur les mécanismes visant à améliorer la mobilisation des ressources fiscales, suivie de discussions portant sur les mesures à adopter pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, des fléaux étroitement liés à l’économie informelle. Ainsi, cette réunion marque le début d’un partenariat stratégique entre les deux ministères, unissant leurs efforts pour construire une économie nationale plus équitable et performante, dans le cadre d’un projet ambitieux qui s’inscrit dans une vision partagée qui met le citoyen et le développement national au cœur des priorités. Selon le dernier rapport annuel de la Banque d’Algérie, l’économie informelle représente plus de 8 000 milliards DA sur un total de 24 330 milliards DA en circulation, ce qui indique qu’une somme considérable est hors du contrôle du circuit bancaire. Le rapport indique également l’impact direct de cette économie informelle sur les recettes fiscales, avec une part importante de l’impôt sur le revenu qui échappe chaque année au trésor public, réduisant les recettes budgétaires, et limitant les capacités d’investissement public.