H. Nassira
La crise des transports au niveau du pôle urbain de Belgaïd, dans la commune de Bir El Djir, continue de peser de tout son poids sur le quotidien des citoyens. En dépit de l’exploitation de six lignes de transport, (G1,53, 61, P1,S), la crise persiste, ces derniers temps, particulièrement aux heures de pointe, en raison notamment de l’augmentation du nombre des usagers qui résident dans cette agglomération dont la population dépasse actuellement les 200.000 âmes et à laquelle s’ajoutent les milliers d’étudiants du pôle universitaire. Le quartier de Belgaïd peine à trouver une solution tout au moins temporaire, en attendant la concrétisation du projet d’extension du tramway, dont le lancement est prévu officiellement au début de l’année prochaine. En attendant, les résidents du pôle de Belgaïd vivent un véritable calvaire. Un calvaire qui commence, dès les premières lueurs de la matinée pour se poursuivre jusqu’au crépuscule. Pendant des décennies, la succession de décisions empiriques prises à la hâte pour résoudre les problèmes les plus urgents témoignait de l’absence d’une politique cohérente des transports en commun. Loin de prétendre rechercher les responsabilités en cause, les résidents cultivent l’infime espoir de voir enfin le bout du tunnel et être débarrassés de cette crise du transport, victime d’une gestion déplorable. Malgré un service de plus en plus médiocre, assuré avec un matériel délabré, tout autant que leurs exploitants, la demande de la population ne faiblit pas. Elle s’accroche, en revenant de plus bel sur des réajustements, sur plus de contrôle et trouver une solution définitive à même de combler le déficit de la gestion et de l’exploitation actuelle.
L’ETO attend toujours sa quote-part d’autobus
L’implication de l’entreprise publique de transport ETO pour les lignes semi-urbaines afin d’atténuer un tant soit peu le problème de la surcharge, n’a pas réglé la situation, loin s’en faut. Alors que la ligne G1 n’est assurée que par deux bus, celle de 59, avec ses six bus, on arrive à peine à assurer tant la pression de la demande est immense. L’exemple de la ligne G1, qui relie le pôle de Belgaïd au complexe olympique Miloud Hadfi, en passant par le Boulevard des lions, Haï El-Nour et Haï El-Sabah et la cité Djamel El-Dine pour joindre la station El Bahia, illustre très bien la situation d’incapacité à répondre aux besoins. Sur cette ligne, la pression est omniprésente. Parallèlement, des assurances fusent de partout pour assurer que de nouveaux bus seront injectés pour renforcer ces lignes. La réalité est toute autre mettant à nu l’impuissance et l’incapacité de l’ETO à intervenir à grande échelle. Cette réalité nécessite également une intervention urgente afin de sauver cette société de transport urbain et semi-urbain ETO, notamment pour ce qui est des prestations de services qui ne répondent plus aux objectifs initiaux.
Quand les pickpockets sévissent
A la crise du transport, vient s’ajouter la prévalence alarmante des vols à l’arraché dans de nombreux arrêts de bus, où des groupes de malfaiteurs et des pickpockets restent à l’affut d’une victime potentielle pour lui subtiliser ses biens personnels, particulièrement, aux heures de pointe, à l’heure de la grande affluence des voyageurs. Les résidents du quartier de Belgaïd sollicitent, à ce titre, l’intervention des autorités compétentes pour mettre fin aux souffrances dues à la crise des transports, exigeant, par la même, le lancement de nouvelles lignes de transport, à l’exemple d’une navette reliant Belgaïd au quartier Akid Lotfi, en raison de l’incapacité de la ligne P1 à assurer convenablement la desserte et dont le terminus se situe au niveau du Lycée Lotfi au centre-ville. Pire encore, les citoyens s’interrogent sur la « disparition » de bus à partir de 18 heures, sous le prétexte qu’il y a peu de monde à emprunter ces bus. En fait, il s’agit d’une ruse, souvent utilisée par les conducteurs en hiver, se contentant de surcharger leurs bus, afin de maximiser les rentrées et terminer tôt leur journée. Des stratagèmes qui nécessitent des moyens de dissuasion impitoyables et une intervention prompte des services de l’ordre publique et pas seulement de celles des transports. Aujourd’hui, les citoyens s’agglutinent aux principaux arrêts du centre-ville, notamment, entre 16 h et 17 h 30. A l’absence d’éducation et d’humanité d’un grand nombre de receveurs et conducteurs de bus s’ajoute le diktat de la mafia du transport urbain, les exploitants qui se sont approprié la majorité des lignes, particulièrement les plus fructueuses telles que les lignes B, 11, 42, 51, 31,101, P1et 4G. Avides de gains faciles et à tout prix, ils ne lésinent pas sur les modes opératoires : vider tout un bus de ses occupants pour les charger dans un autre, faire des arrêts intempestifs quand ça leur chante, user de violence et autres invectives à l’encontre de voyageurs qui rouspètent et autres comportements indignes. Au final, et face à l’inaction des concernés, notamment ceux que l’on dénomme « la société civile », c’est la loi du plus fort qui s’applique aujourd’hui.