H. Nassira

Plus de 30% des moyens de transport en commun sont hors service et incapables de répondre aux besoins croissants des citoyens dans la wilaya d’Oran. Une situation qui a négativement impacté la mobilité urbaine ainsi que les conditions de transport urbain, créant ainsi un véritable chaos. Le constat a été fait par M. Abed Mouad, le coordinateur du bureau d’Oran de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Dans ce contexte, il a appelé à une réunion élargie regroupant tous les syndicats professionnels et les propriétaires des moyens de transport en commun pour trouver des solutions et régler cette crise dont les répercussions affecteront, selon lui, durablement l’avenir de la ville. Le coordinateur de l’UGCAA a estimé que le secteur des transports, représenté par la fédération des transporteurs, vit depuis longtemps une véritable anarchie. « En plus de l’absence d’un plan de transport adéquat, l’APW avait discuté en 2012, un éventuel schéma de transport pour Oran, sans que ce dernier soit mis à exécution sur le terrain. Ce fut un échec total dans la mise en œuvre de ce plan digne de l’envergure d’Oran », a-t-il déploré. Pour lui, cette situation d’impasse a poussé les syndicats du transport à s’organiser entre eux en créant des groupements de transport, une solution toute simple, mais une solution alternative afin de sauver ce qui peut l’être de cette anarchie.

Quid du schéma de transport ?

Par « groupement de transport », on entend la mobilisation des transporteurs privés en une coopérative permettant aux sociétés adhérentes de développer des synergies en groupe, être plus compétitives en proposant des solutions afin d’organiser les dessertes ou lignes et en leur fournissant le nombre de bus répondant aux besoins des citoyens. Il s’agit, selon le coordinateur, de l’un des points les plus importants soulevés par les syndicats, lors de plusieurs réunions tenues à ce sujet sans qu’il y ait concrètement de solution possibles. Pour M.Abed Mouad, la situation est chaotique et le citoyen ne trouve plus de bus qui puisse lui fournir un service décent. Le coordinateur a reconnu que ce dossier est un terrain miné à Oran et que des solutions urgentes sont plus qu’impératives. Selon lui, l’anarchie dans le transport transparait non seulement dans l’insuffisance des bus mais également dans la désorganisation des lignes, l’absence quasi totale des arrêts règlementaires, l’état défectueux des bus, sachant que plus de 30 % du parc roulant est en panne et à cela s’ajoute la désaffection d’un bon nombre d’investisseurs dans le secteur du transport, principalement en raison de l’absence de soutien des pouvoirs publics. « Il faut savoir qu’un bus neuf coûtait dans le passé 2 millions DA, alors qu’aujourd’hui, il vaut plus d’un milliard de centimes » a affirmé le même responsable. Ce dernier a préconisé le renforcement du secteur avec davantage de bus comme solution temporaire en attendant l’établissement d’un schéma de transport. Par ailleurs, le coordonnateur de l’UGCA a reconnu que des problèmes plus aigus existent en raison de l’importance du parc automobile, du mauvais état de la voirie, de l’insuffisance d’aires de stationnement et autres contraintes. L’urbanisation effrénée va, selon lui, aggraver davantage à l’avenir les problèmes du transport. Selon, la direction des transports de la wilaya d’Oran dispose de 27 lignes assurées par 420 opérateurs privés avec 576 bus sur 13 lignes urbaines, 39 lignes interurbaines assurées par 9 opérateurs et 10.3160 taxis.