Linda Otsmane

L’insuffisance constatée du nombre de bus assurant la ligne Arzew-Oran ne cesse de provoquer l’indignation des usagers de cette ligne, outrés par le comportement insouciant de certains chauffeurs qui font fi de la réglementation en vigueur. En effet, chaque fin d’après-midi, à partir de 16 heures, la gare routière d’El Morchid connaît un climat de tension accentué par le long intervalle de temps entre un bus et un autre. Parfois, il faudrait patienter une heure entre deux bus. Entre-temps, le nombre de voyageurs s’accroît de manière significative. Selon des informations recueillies auprès des transporteurs, l’anarchie et l’indisponibilité de bus durant les heures de pointe sont dus au diktat imposé par les gestionnaires privés de ce secteur. En effet, tous les bus appartiennent à des privés qui font une double activité : assurer le transport des voyageurs et celui du personnel des unités de Sonatrach simultanément. « Chaque après-midi à partir de 15h 30, un bon nombre de bus change de vocation en s’orientant vers les postes d’accès de la zone industrielle d’Arzew pour transporter les travailleurs à partir des points d’attente, désertant ainsi la gare routière de tout moyen de locomotion. « La direction des transports doit intervenir en urgence pour imposer un plan d’action avec des horaires fixes qui arrangent tout le monde et régulariser les activités entre transport des voyageurs et transport du personnel », dira un voyageur. Par ailleurs, il est à noter que les scènes reflétant le manque du transport sont quotidiennement vécues à la gare routière d’Arzew, où de nombreux habitants se plaignent de l’absence de transport de voyageurs, tôt dans la matinée. Le service effectif ne commence qu’à partir de 8h45, apprend-on, ce qui pénalise les travailleurs censés être en poste très tôt, mais surtout ceux qui travaillent à Oran et qui veulent éviter les embouteillages. Faut-il rappeler que la RN 11 est complètement asphyxiée à certaines heures de la journée ? D’où le souci de certains travailleurs de sortir tôt pour ne pas tomber dans le piège des bouchons. «Mon seul souci est l’absence de bus tôt le matin, surtout que je dois être dans mon bureau à 8h», explique un père de famille. Des centaines d’autres personnes souffrent de ce même diktat et affrontent au quotidien le même problème. « Imposer de nouveaux horaires de circulation aux transporteurs est devenu plus que nécessaire», proposent des habitants, qui émettent le vœu de voir «la direction des transports mettre en place une permanence aux premières heures de la matinée. Dans l’état actuel des choses, ces habitants sont à la merci des transporteurs insouciants et des aléas de la nature et autres. Pourtant, il suffit de désigner les bus qui assureront des départs, quotidiens, à des heures fixes, pour que le problème soit définitivement réglé. Mis devant le fait accompli, de simples travailleurs sont souvent obligés de recourir aux services des transporteurs clandestins avec tous les résultats qui y découlent dont la pratique des prix jugés exorbitants notamment pour les usagers à faible revenu.