S Hadjar

La colère gronde parmi les conseillers et les adjoints de l’éducation à Oran. Depuis hier, ces professionnels de l’éducation, regroupés sous l’égide du Syndicat national des conseillers et adjoints de l’éducation, observent une grève à travers les établissements scolaires. Selon les déclarations du syndicat, le taux de participation à ce mouvement a atteint 90 % dans la wilaya d’Oran, témoignant d’une mobilisation massive.
Ce mouvement de grève, qui intervient à peine une semaine après la reprise des cours pour le second trimestre, fait suite à des protestations répétées contre le projet de loi fondamentale du secteur. Les grévistes dénoncent une atteinte à leurs acquis professionnels et réclament une révision profonde du texte, jugé en contradiction avec les accords précédents conclus entre le syndicat et la commission technique du ministère.
Parmi les principales doléances figurent la reconnaissance de l’expérience professionnelle et la valorisation des diplômes conformément au décret présidentiel 14/266. Les grévistes demandent également l’intégration directe des personnels sous contrat, et l’élimination des grades dits “en voie de disparition” par une révision des conditions d’accès à la profession.
Le syndicat insiste sur la nécessité de maintenir les avantages liés au grade de conseiller pédagogique nouvellement créé, tout en réclamant l’annulation immédiate de critères jugés discriminatoires, tels que la “condition d’origine géographique”, qui entraveraient l’évolution professionnelle des éducateurs.

Une réponse jugée insuffisante

Pour les grévistes, la publication récente du projet de loi fondamentale représente une trahison des engagements pris par le ministère. Le texte, selon eux, marque un recul significatif par rapport aux attentes des conseillers et les adjointsdel’éducation, notamment sur les conditions d’intégration et de promotion. Ils estiment que ce projet ignore les directives des plus hautes autorités du pays, qui avaient donné leur aval à des réformes censées garantir une justice et une équité dans le secteur éducatif.Alors que la grève entre dans son deuxième jour, un rassemblement national est prévu devant l’annexe du ministère de l’Éducation à Ruisseau, à Alger. Ce sit-in vise à attirer l’attention sur les préoccupations des éducateurs et à exiger une réponse rapide et satisfaisante de la part des autorités compétentes.Le syndicat prévient que sans des actions concrètes pour répondre à leurs demandes, le mouvement pourrait s’intensifier, perturbant davantage le fonctionnement des établissements scolaires. Une situation qui met en lumière la fragilité des relations entre les acteurs de l’éducation et les instances ministérielles, et qui pose la question de la place et de la reconnaissance des conseillers et des adjoints dans le système éducatif national.