Sarah M
Le service de médecine légale du CHU d’Oran s’apprête à renforcer son rôle central dans l’expertise médico-légale et l’accompagnement des victimes avec la création de deux nouvelles unités spécialisées : une unité d’imagerie post-mortem et une unité de victimologie.
Ce projet, actuellement en cours d’étude auprès du conseil scientifique, vise à moderniser les pratiques et à améliorer la prise en charge des patients.
Le Pr Salim Benmaslout, chef du service de médecine légale, souligne l’importance de ces futures unités : « L’imagerie post-mortem nous permettra d’introduire des outils comme le scanner et les rayons X pour affiner nos expertises.
Quant à l’unité de victimologie, elle offrira un accompagnement complet aux victimes, en tenant compte de leur état psychologique et social. »
Une mission qui va au-delà des certificats médicaux
Contrairement aux idées reçues, le travail des médecins légistes ne se limite pas à la délivrance de certificats médicaux. Le service de médecine légale du CHU d’Oran joue un rôle capital dans plusieurs domaines, notamment, la consultation médico-judiciaire : cette unité prend en charge les victimes de violences, qu’il s’agisse de coups et blessures volontaires, d’accidents de la circulation ou d’agressions sexuelles. Outre l’établissement des certificats médicaux, elle propose un suivi psychologique, en particulier pour les enfants, les femmes battues et les personnes âgées.La thanatologie : cette unité gère les décès survenus à l’hôpital mais aussi ceux constatés en dehors, sur ordre des autorités judiciaires. Elle a pour mission principale de déterminer les causes du décès et participe à l’identification des corps à travers des études ostéo-anthropométriques en cas de découverte de restes humains.La criminalistique : véritable laboratoire d’investigation, cette unité apporte un soutien scientifique aux enquêtes judiciaires. Elle réalise des prélèvements biologiques sur les défunts et les vivants pour des analyses toxicologiques et anatomopathologiques. De plus, elle collabore étroitement avec la police scientifique et le laboratoire de criminologie de la gendarmerie nationale de Bouchaoui pour l’identification ADN.
Fondé en 1976 par le Pr Mourad Hanouz, le service de médecine légale du CHU d’Oran est l’un des plus anciens et des plus dynamiques d’Algérie. Il a formé plusieurs générations de médecins légistes et contribué à l’essor de la discipline, notamment avec la création du service de médecine légale du CHU de Tlemcen.
Avec les projets en cours, la médecine légale à Oran s’oriente vers une modernisation qui lui permettra d’améliorer la précision de ses expertises et de renforcer l’accompagnement des victimes. Une évolution essentielle pour répondre aux exigences de la justice et aux besoins des patients.