Wassila. B
L’ancien chef du gouvernement algérien, Sid Ahmed Ghozali, est décédé, hier, à l’hôpital militaire d’Alger, à 88 ans. Il était chef de gouvernement durant les présidences de Chadli Bendjedid et Mohamed Boudiaf au début des années 1990. Deux ans plus tard, en 1966, il est nommé PDG de Sonatrach, poste qu’il occupera jusqu’en 1977. Lorsque l’Algérie a nationalisé ses hydrocarbures en 1971, c’est lui qui était à la tête de la compagnie pétrolière algérienne. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a adressé, hier, ses sincères condoléances ainsi que l’expression de sa profonde compassion à la famille de l’ancien chef du Gouvernement, Sid Ahmed Ghozali. « Allah Akbar, Allah Tout-Puissant a rappelé à Lui le défunt Sid Ahmed Ghozali. Avec sa disparition, l’Algérie perd l’un des hommes qui ont servi le pays à travers de hautes fonctions et responsabilités au sein des institutions de l’État, laissant son empreinte en tant que personnalité nationale de premier plan, témoin d’une période charnière marquée par des mutations et des événements majeurs de la vie nationale », a écrit le président de la République dans son message de condoléances adressé à la famille du défunt. « Nous faisons nos adieux, avec émotion et tristesse, à l’un des cadres compétents de l’élite intellectuelle qui ont assumé de hautes responsabilités, en tant qu’ambassadeur, ministre et chef de Gouvernement, et qui se sont distingués par leurs riches contributions sur la scène politique nationale », a-t-il poursuivi. « En cette douloureuse épreuve, je vous adresse mes sincères condoléances et l’expression de ma profonde compassion, priant Allah Tout-Puissant d’accorder au défunt Sa sainte miséricorde et de l’accueillir en Son vaste paradis et de vous prêter patience et réconfort. A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons », conclut le président de la République.
Un parcours dévoué à la patrie
Né en 1937 à Tighenif (Mascara), Ghozali a occupé de nombreuses hautes fonctions au sein de l’État algérien à des périodes charnières de l’histoire contemporaine du pays. Ingénieur diplômé de l’école des Ponts et Chaussées de Paris, Sid Ahmed Ghozali est devenu après l’indépendance, l’un des plus jeunes membres du gouvernement algérien en occupant le poste de sous-secrétaire d’État aux Travaux publics en 1964. En 1977, Sid Ahmed Ghozali revient au gouvernement comme ministre de l’Énergie et des Industries pétrochimiques, puis comme ministre de l’Hydraulique (1979-1980). Nommé ambassadeur à Bruxelles dans les années 1980, il est de nouveau rappelé au gouvernement après l’ouverture démocratique de 1988. Il sera successivement ministre des Finances (1988-1989) puis des Affaires étrangères (1989-1991). En juin 1991, Ghozali a remplacé Mouloud Hamrouche au poste de chef du gouvernement, tout en étant ministre de l’Économie. C’est sous son égide qu’ont été organisées les premières élections législatives pluralistes de l’histoire de l’Algérie, le 26 décembre 1991. Mohamed Boudiaf est appelé pour présider le Haut comité d’État (HCE), une présidence collégiale, et Ghozali était de ceux qui ont accueilli à l’aéroport d’Alger l’ancien dirigeant de la révolution, le 16 janvier 1992. Maintenu, Sid Ahmed Ghozali servira encore en tant que chef du gouvernement. Le dernier poste important qu’il a occupé est celui d’ambassadeur d’Algérie à Paris entre 1992 et 1994 avant ses deux tentatives infructueuses de se présenter à l’élection présidentielle (1999 et 2004).