I.Yacine
Sous le slogan « Octobre, mois rose de sensibilisation au cancer du sein et du col de l’utérus… Un dépistage aujourd’hui, c’est la sécurité demain », la wilaya de Mascara a donné, ce mercredi 1ᵉʳ octobre, le coup d’envoi officiel de la campagne nationale de sensibilisation contre ces deux maladies, à travers l’ensemble des établissements publics hospitaliers et structures de santé de proximité. La cérémonie de lancement s’est tenue à la polyclinique de Sidi M’hamed (ex-Dariax) de Mascara où une caravane médicale composée d’un staff pluridisciplinaire a pris le départ pour sillonner les zones urbaines et rurales de la wilaya. Objectif est d’offrir gratuitement aux femmes des examens préliminaires pour la détection précoce du cancer du sein et du col de l’utérus. Le directeur de l’Établissement public de santé de proximité (EPSP) de Aouf, Cheddad Abdelkader, a indiqué que « tous les moyens humains et matériels ont été mobilisés », citant la participation de médecins généralistes, sages-femmes, psychologues, assistantes sociales et infirmiers. Les équipes médicales se déplacent quotidiennement dans les différentes communes, y compris les villages éloignés, et assurent également leur présence dans les espaces publics ainsi que dans les services de maternité et d’enfance. Les cas suspects identifiés lors des examens préliminaires sont ensuite orientés vers des investigations approfondies grâce à la mammographie et à l’échographie, disponibles aussi bien dans les structures hospitalières publiques que dans les cliniques privées partenaires. Pour sa part, le Dr Souag Hadj, médecin coordinateur à la polyclinique de Mamounia, a souligné « l’importance capitale de ce type de manifestations médicales pour la prévention et le dépistage précoce ». Il a invité les citoyennes à profiter pleinement de ces campagnes gratuites qui leur évitent les frais et les contraintes de déplacement. Le praticien a également rappelé que si le cancer du sein touche principalement les femmes, il peut aussi concerner les hommes, bien que dans une proportion beaucoup plus faible. Selon lui, les progrès réalisés dans le domaine du dépistage et du traitement ont permis de réduire considérablement la mortalité, d’où la nécessité de renforcer la culture du dépistage précoce. Il recommande ainsi un suivi régulier comprenant un auto-examen mensuel dès l’âge de 20 ans, un examen clinique annuel à partir de 40 ans (voire avant dans certains cas), et une mammographie annuelle entre 40 et 60 ans. De son côté, le président du bureau de la section locale du Syndicat algérien du personnel paramédical (SAP), Sekkar Omar, a insisté sur « le rôle central joué par les sages-femmes et les infirmiers dans la réussite de cette campagne ». Il a appelé à son prolongement afin de toucher un maximum de femmes, notamment dans les zones rurales qui exigent davantage d’efforts et de moyens. Il a par ailleurs relevé le déficit en spécialistes en gynécologie et en radiologie dans la wilaya de Mascara, estimant qu’un renforcement urgent des effectifs médicaux s’impose pour garantir une meilleure prise en charge des patients. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’« Octobre rose », mois universellement dédié à la lutte contre le cancer du sein et du col de l’utérus, avec un message clair, selon lequel le dépistage précoce demeure la meilleure arme contre la maladie.