Wassila. B

Pendant toute cette semaine, les dirigeants du monde sont à New York pour l’Assemblée générale des Nations unies. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf a pris part, dimanche à New York, à la séance d’ouverture du Sommet de l’avenir, en qualité de représentant du président Tebboune. Parmi les grands dossiers qui ne manqueront pas d’être évoqués: la réforme du Conseil de sécurité. Les États-Unis viennent d’annoncer de manière tout à fait solennelle, qu’ils apportaient leur soutien à la création de deux sièges permanents pour des pays africains, mais sans droit de veto. Á quoi sert le soutien que viennent d’exprimer les États-Unis d’Amérique à la création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour des pays africains, mais sans droit de veto? Les Etats-Unis ne soutiennent pas l’extension du droit de veto pour les éventuels nouveaux membres, et s’opposent à sa suppression pour les membres actuels. Le droit de veto du Conseil de sécurité de l’ONU est injustement réservé aux seuls cinq membres permanents de ce Conseil qui leur permet de bloquer toute résolution « de fond », quelle que soit la position majoritaire au Conseil. Le droit de veto est le moyen le plus antidémocratique de l’ONU où sont prises les décisions qui engagent l’ensemble de la planète. Sur les 15 membres du Conseil de sécurité, seuls cinq permanents (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie) détiennent un droit de veto. L’Afrique ne dispose que de trois sièges non permanents sur les dix élus attribués sur une base tournante pour des mandats de deux ans. Le dernier projet de texte, qui pourrait être modifié, suggère, sans aucune échéance, une réforme du Conseil en « traitant l’Afrique comme un dossier spécial ». Une réforme qui nécessiterait l’adoption puis la ratification par deux-tiers des 193 États membres de l’ONU lors du « Pacte de l’Avenir » qui doit être adopté lors de la Semaine de haut niveau, qui se tient cette semaine. Depuis près de vingt ans, les pays africains réclament des sièges permanents avec un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU. Cette demande a été formulée par l’Union africaine (UA) lors des discussions sur la réforme du Conseil. L’UA a demandé deux sièges permanents avec droit de veto dans le cadre d’une proposition plus large visant à élargir le Conseil de sécurité de 15 à 25 membres, incluant des sièges pour d’autres régions du globe. Cette demande légitime s’inscrit dans un contexte où l’Afrique, avec ses 54 États membres à l’ONU, aspire à une représentation équitable au sein de l’organisation onusienne. Les cinq membres permanents ne veulent pas partager le droit de veto, craignant que cela ne dilue leur pouvoir. L’Afrique veut l’abolition du veto. Mais si les États membres veulent garder le droit de veto, ce dernier doit être étendu aux nouveaux membres permanents, c’est une question de justice. L’Algérie ne cesse d’appeler à « réparer l’injustice historique infligée au continent africain, étant le seul contient ne jouissant pas de la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité ».