Wassila. B
Le président Tebboune s’est, comme chaque année, exprimé sur les massacres du 17 octobre 1961. Ce jour-là, la police française a commis un crime contre l’humanité. La police parisienne, dirigée par Maurice Papon, a massacré des immigrés algériens qui ont bravé un couvre-feu nocturne qui leur était imposé exclusivement. Des dizaines d’Algériens ont été tués, dont beaucoup ont été jetés vivants dans la Seine et se sont noyés. En 2021, le président français Emmanuel Macron a reconnu des « faits inexcusables pour la République ». En mars dernier, le Parlement français a adopté une résolution présentée par la députée d’origine algérienne Sabrina Sebaihi, reconnaissant et condamnant les massacres.
Lors de la cérémonie d’ouverture des derniers Jeux olympiques de Paris, la délégation algérienne a jeté des fleurs dans la Seine en hommage aux Algériens noyés sur les lieux. « C’est un anniversaire qui demeure profondément gravé dans nos esprits, de par la forte symbolique qu’il revêt », a écrit le président Tebboune dans son message diffusé à la veille de la commémoration de ces massacres. « Il rappelle aux générations l’une des images les plus expressives de l’adhésion de notre communauté en France au mouvement révolutionnaire de libération », a-t-il ajouté. Le président de la République a dénoncé « la haine, la violence et le racisme du colonisateur en ces moments de folie dénués de tout civisme et humanité ». L’Algérie est « attachée au principe du droit et d’équité en ce qui concerne le dossier de la mémoire, que certains cercles extrémistes tentent de falsifier ou de reléguer au tiroir de l’oubli », a-t-il indiqué.
Il faut aller plus loin, reconnaître ce massacre comme crime d’État et l’implication de l’ensemble des institutions de la République. Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française, d’une manifestation pacifique d’Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN, dans un contexte de guerre d’indépendance algérienne. Préparée en secret, la manifestation constitue une défiance du couvre-feu appliqué aux seuls Algériens. Alors que la résistance du FLN bat son plein, la manifestation se voulait pacifique. La brutalité de la répression, qui se poursuit au-delà de la nuit du 17 dans l’enceinte des centres d’internement, fait plusieurs centaines de blessés et de nombreux morts.
La commémoration des massacres du 17 octobre 1961 constitue un vecteur de communication essentiel avec la diaspora algérienne qui joue un rôle central dans la dynamique de développement durable du pays, en manifestant un engagement constant envers les sphères économique et sociale de l’Algérie. Cet événement commémoratif représente un pont de communication avec la diaspora, perçue comme un prolongement vital du tissu national. L’Algérie déploie actuellement des efforts pour protéger ses ressortissants à l’étranger, préserver leur dignité, et reconnaître leur rôle essentiel durant les périodes difficiles comme dans les moments de réussite nationale.



















