Meriem B
En déplacement, ce lundi, à la carrière de Sidi Ben Yebka, exploitée par l’Entreprise nationale des granulats (ENG) dans la commune d’Arzew, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie et des Mines, chargée des Mines, Mme Karima Tafer, a plaidé pour une relance ambitieuse du secteur minier à Oran, fondée sur l’innovation, la diversification et l’orientation vers l’exportation.
« Il est temps de dépasser la logique de satisfaction du seul marché local. Il faut produire davantage, répondre aux besoins régionaux et nationaux, mais surtout, viser les marchés extérieurs », a affirmé Mme Tafer, soulignant le rôle stratégique que peut jouer Oran dans la relance de l’activité minière à l’échelle nationale.
Un potentiel minier important
Une présentation détaillée du secteur a été assurée sur place par le directeur des mines de la wilaya. Avec une superficie de 2.114 km², une population dépassant les 2,5 millions d’habitants et un maillage d’infrastructures de transport performant (aéroport international, réseau routier et ferroviaire dense), Oran dispose d’atouts indéniables pour s’imposer comme un pôle minier de premier plan. À cela s’ajoute la présence d’un tissu industriel structurant, notamment dans les zones pétrochimiques d’Arzew et Bethioua.
Le secteur minier s’étend actuellement sur 1.320 hectares à travers 12 communes, avec une richesse minéralogique notable. Neuf substances sont exploitées : calcaire, gypse, argile, tuf, marbre, schiste, grès rhyolitique, sel et sable argileux. À ce jour, 33 carrières sont en activité, dont 17 pour le calcaire, 7 pour l’argile et 2 pour le gypse.
Les capacités de production sont significatives : 4,37 millions de tonnes/an pour le calcaire, 1 million de tonnes/an pour l’argile, 800.000 tonnes/an pour le gypse et 500.000 m³/an pour le tuf. Le marbre, bien que présent sur un seul site, affiche une capacité de 48.000 m³/an, tandis que la seule unité de production de sel peut générer jusqu’à 50.000 tonnes/an. En tout, le secteur emploie 1.734 travailleurs.
Des contraintes persistantes
Malgré ces potentialités, plusieurs freins entravent le développement du secteur. Le directeur des mines a pointé la forte urbanisation de la wilaya, qui limite l’expansion du domaine minier, ainsi que les contraintes environnementales, agricoles et forestières. Il a également évoqué les obstacles liés à l’implantation des installations annexes, souvent situées en dehors des périmètres miniers autorisés, notamment sur des terrains forestiers.
Face à ces entraves, Mme Tafer a appelé à une meilleure coordination entre les différents secteurs concernés, en vue de lever les blocages, faciliter les investissements et stimuler la création de nouvelles filières. « Le secteur minier est un levier essentiel pour une croissance durable, à condition de lui offrir un environnement propice à son essor », a-t-elle insisté.
Cette visite ministérielle, ponctuée d’échanges directs avec les acteurs de terrain, s’inscrit dans une démarche des pouvoirs publics visant à valoriser les ressources naturelles nationales et à redonner au secteur minier la place qu’il mérite dans le développement économique de la région.