Meriem B
Dans une volonté d’ouverture et de dialogue avec la société civile, l’École des Cadets de la Nation d’Oran a lancé, mardi, trois journées d’information. Un rendez-vous marqué par la réaffirmation du rôle stratégique de la formation militaire dans le projet national.
C’est dans une atmosphère solennelle que le Centre régional d’information de la 2e Région militaire a abrité, ce mardi, la cérémonie d’ouverture des journées d’information dédiées à l’École des Cadets de la Nation d’Oran, un établissement prestigieux placé sous la tutelle du ministère de la Défense nationale. Présidée par le général Dermouche Amar, commandant de l’Armée de l’air de la 2e Région militaire et représentant le chef de la 2ème RM, la manifestation s’inscrit dans un vaste plan de communication porté par l’Armée nationale populaire (ANP) pour l’année 2024-2025.
Mais au-delà de l’aspect institutionnel, c’est un message d’ouverture, d’engagement et de transmission que l’événement entend porter. « Renforcer les passerelles entre l’institution militaire et la nation est aujourd’hui une nécessité stratégique », a souligné le général Dermouche dans son allocution inaugurale. En mettant en avant le rôle formateur et citoyen des écoles des cadets, le haut responsable militaire rappelle que l’ANP ne se limite pas à la défense territoriale : elle est aussi un acteur clé de l’édification nationale.
Cette volonté de proximité prend corps à travers les expositions, les rencontres avec les cadres de l’école et les démonstrations pédagogiques prévues durant trois jours. Le grand public, les élèves, les familles et les médias peuvent ainsi découvrir de l’intérieur une institution souvent perçue comme fermée, mais dont le rôle éducatif est fondamental.
Le colonel Iziane Djelloul, commandant de l’établissement, a saisi l’occasion pour rappeler que l’école porte le nom du chahid Hamdani Adda, dit Si Othmane, une figure de la lutte de libération. « Nous sommes les héritiers d’une histoire, d’un engagement. L’éducation dispensée ici n’est pas seulement académique, elle est aussi morale et patriotique », a-t-il déclaré. Il a également souligné la symbolique forte de ces journées, organisées à la veille de la Journée nationale du savoir du 16 avril, en hommage au cheikh Abdelhamid Ben Badis.
Créée dans les premières années de l’indépendance, puis relancée en 2009, l’École des Cadets de la Nation d’Oran s’est imposée comme l’un des piliers du dispositif de formation militaire en Algérie. Elle se distingue non seulement par les résultats remarquables de ses élèves au baccalauréat, mais aussi par sa capacité à former des profils équilibrés, prêts à servir dans divers corps d’armée et à porter les valeurs de l’État algérien.
À travers cette opération de communication de proximité, l’ANP affirme sa confiance dans la jeunesse et réaffirme sa mission éducative. Comme l’a conclu le général Dermouche, « investir dans la formation, c’est investir dans la souveraineté de demain ».
Des décennies de mutation pour former les élites de demain
Avant de devenir une école des cadets de la Nation, l’établissement d’Oran a connu un long parcours jalonné de transformations. Durant la période coloniale, il s’agissait d’une école technique de la marine française, dédiée à la formation de techniciens pour l’obtention du certificat d’applications maritimes. À partir de 1957, le cursus s’oriente vers la préparation au certificat d’aptitude professionnelle. Après l’indépendance, l’école continue d’assurer la même formation au profit de l’Algérie, en collaboration avec la partie française, jusqu’en 1964. En avril 1966, elle passe officiellement sous la tutelle de l’Armée nationale populaire, et devient, le 31 août de la même année, l’École des Cadets de la Révolution d’Oran, spécialisée dans la formation au certificat d’aptitude professionnelle et au certificat de maîtrise. En 1976, elle se reconvertit dans l’enseignement secondaire, puis devient en 1984 une école militaire professionnelle, chargée de la qualification des sous-officiers dans les spécialités de l’aéronautique et de la marine, tout en contribuant à la valorisation des personnels civils du ministère de la Défense. Après avoir été transformée en institut de l’aéronautique en 1986, elle reprend sa vocation de formation des cadets en 2009, sous la nouvelle appellation d’École des Cadets de la Nation, suite à la décision du président de la République. La première promotion y est accueillie en 2009, avec un taux de réussite de 100 % au baccalauréat en 2012, marquant ainsi le renouveau d’une tradition d’excellence.
