Sarah M
Dans les quartiers périphériques d’Oran, le transport urbain devient un parcours du combattant. À Belgaïd ou encore à El Menzeh, les files d’attente interminables aux arrêts de bus sont devenues le quotidien de milliers de citoyens, confrontés à une offre de transport jugée inéquitable et mal adaptée à la réalité démographique de la ville.
« Il faut attendre plus de 40 minutes, parfois une heure pour espérer voir un bus arriver. Et quand il arrive enfin, il est souvent bondé », témoigne Samir, un employé administratif résidant à El Menzeh. Pour lui comme pour des centaines de navetteurs qui dépendent quotidiennement du transport urbain, le constat est amer : le réseau de bus peine à suivre le rythme de l’expansion urbaine d’Oran.
Cette situation est particulièrement ressentie à l’est de la ville. À Belgaïd, véritable pôle urbain en pleine croissance, les habitants dénoncent un nombre insuffisant de dessertes. « Nous sommes des milliers à vivre ici, mais le nombre de bus reste très limité. On a l’impression d’avoir été oubliés », s’indigne Naïma, mère de famille, rencontrée à l’arrêt de bus principal du quartier.
Pendant ce temps, d’autres secteurs comme la corniche ou les quartiers balnéaires bénéficient d’un afflux considérable de bus, notamment en été. Une répartition jugée déséquilibrée par les usagers. « Les transporteurs privilégient les lignes vers les plages car elles sont plus rentables pendant la saison estivale », explique un étudiant de l’université de Belgaïd, contraint de faire du covoiturage pour arriver à l’heure à l’université pour assister à la soutenance d’un ami à lui.
Ce déséquilibre impacte directement la qualité de vie des Oranais, et met à mal la ponctualité des travailleurs, des élèves et des étudiants. Le transport privé, souvent plus cher, devient alors l’unique alternative pour beaucoup, aggravant les disparités sociales.
Consciente du problème, la direction des transports de la wilaya a décidé de réagir. Des opérations de contrôle sont menées sur le terrain pour vérifier le respect des itinéraires et l’effectivité des dessertes. Des sanctions sont promises aux transporteurs ne respectant pas leurs engagements.
« Nous allons renforcer les lignes les plus sollicitées et encourager les transporteurs à réinvestir les circuits urbains. Une meilleure répartition des bus est indispensable pour répondre aux besoins de tous les citoyens, sans exception », a affirmé un cadre de la direction des transports.
La wilaya envisage également d’octroyer de nouvelles autorisations conditionnées au respect strict des cahiers des charges, en mettant l’accent sur les zones fortement peuplées.
Dans une ville en pleine mutation, où les nouveaux ensembles urbains poussent à grande vitesse, l’amélioration du réseau de transport n’est plus un luxe mais une nécessité. Les citoyens espèrent désormais voir se concrétiser les promesses d’un service public plus équitable et plus efficace, à la hauteur des ambitions d’une capitale de l’ouest algérien.



















