F.B

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transports, M. Saïd Sayoud, a supervisé mercredi à Alger le lancement d’un projet de partenariat et de coopération entre l’Algérie et le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD). Ce programme, élaboré avec l’appui du Danemark, des Pays-Bas et de la Suisse, vise à renforcer les capacités nationales en matière de gouvernance migratoire et à instaurer un cadre durable de formation et d’accompagnement des acteurs du secteur.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Directeur général de l’ICMPD, Michael Spindelegger, du Directeur général des affaires consulaires et de la communauté nationale à l’étranger, Rachid Medah, du vice-directeur général de la migration internationale au ministère néerlandais de l’Asile et de la Migration, Victor Cramer, du sous-directeur au Secrétariat d’État suisse aux migrations, Hendrick Krauskopf, ainsi que de l’ambassadrice du Danemark en Algérie, Katrine From Hoyer.

Sayoud a souligné que ce projet représente « un maillon essentiel dans la chaîne de coopération constructive entre l’Algérie, l’ICMPD et ses partenaires européens ». Selon lui, cette initiative s’inscrit dans la volonté de l’Algérie de s’impliquer davantage dans les efforts internationaux relatifs à la gouvernance des migrations, tout en protégeant ses intérêts nationaux et en consolidant des relations équilibrées et respectueuses avec les pays voisins.

Le ministre a réaffirmé que l’Algérie a adopté, sous l’impulsion du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, une approche globale et intégrée dans la gestion du dossier migratoire, fondée sur un équilibre entre les considérations humanitaires, sécuritaires et de développement.

Sur le plan humanitaire, il a rappelé les mesures concrètes prises pour assurer la dignité des migrants en situation irrégulière, notamment la mobilisation de ressources humaines, financières et matérielles, l’organisation de campagnes de vaccination pour les enfants et la fourniture de services de santé.

Sur le plan sécuritaire, il a mis en garde contre les risques liés aux flux migratoires incontrôlés, alimentés par la crise politique, économique et sécuritaire dans les pays du Sahel, et accentués par la position géostratégique de l’Algérie, devenue une zone de transit privilégiée.

Enfin, sur le plan du développement, M. Sayoud a insisté sur l’importance d’agir sur les causes profondes de la migration. À ce titre, il a rappelé l’implication de l’Algérie dans des projets structurants au profit des pays africains voisins, tels que la route transsaharienne (Autoroute de l’unité africaine), les réseaux ferroviaires, la distribution d’électricité, le raccordement à Internet et aux infrastructures énergétiques, autant d’initiatives traduisant la conviction que le développement durable constitue la solution de fond au phénomène migratoire.

Un projet structurant pour l’avenir

Selon le ministre, la coopération entre l’Algérie et l’ICMPD est l’aboutissement de près de deux années de préparation et vise à mettre en place un système de formation durable et certifié selon les normes internationales, permettant aux cadres algériens spécialisés dans la migration de disposer de compétences renforcées et adaptées aux évolutions régionales et internationales.

La mise en œuvre du projet reposera sur une gouvernance conjointe entre l’Algérie et l’ICMPD, fondée sur le dialogue, la transparence et le soutien des pays bailleurs.

En conclusion, M. Sayoud a relevé les défis complexes et croissants auxquels l’Algérie est confrontée en matière migratoire, marqués par des vagues successives de migrants provenant notamment du Sahel, souvent dans des conditions précaires. « Ces flux rapides et massifs représentent à la fois un défi humanitaire et une menace pour la sécurité et la stabilité », a-t-il affirmé, tout en réitérant la détermination de l’Algérie à y faire face dans le respect des droits de l’Homme et des valeurs de solidarité et de bon voisinage.