Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a présenté dimanche devant l’Assemblée populaire nationale (APN), présidée par Brahim Boughali, le projet de loi de finances pour l’année 2026. En présence de plusieurs membres du gouvernement, il a exposé les grandes orientations budgétaires qui traceront la trajectoire économique du pays pour les trois prochaines années, tout en mettant l’accent sur les priorités de l’exercice 2026.

Dès le début de son intervention, Bouzred a souligné que le contexte économique mondial, marqué par des perturbations persistantes, continue d’influencer la gestion budgétaire nationale. Il a néanmoins insisté sur la résilience de l’économie algérienne, qui parvient à maintenir un rythme de croissance régulier grâce aux efforts soutenus du gouvernement.

Le ministre a précisé que le projet de loi de finances s’inscrit dans un contexte de reprise progressive, stimulée par les politiques publiques visant à encourager l’investissement, à diversifier les sources de revenus et à relancer les grands projets structurants. Selon lui, cette dynamique permettra de consolider les acquis des cinq dernières années et de préserver le rythme de croissance observé. Les prévisions annoncent ainsi un taux de croissance économique de 4,1 % en 2026, de 4,4 % en 2027 et de 4,5 % en 2028.

Au cours de l’année en cours, la majorité des secteurs ont enregistré des performances positives. L’agriculture affiche une croissance de 6,1 %, l’industrie progresse de 5,2 %, tandis que les services et le bâtiment enregistrent respectivement 3,5 % et 3,3 % de hausse. Pour le ministre, ces chiffres traduisent une dynamique de relance durable et témoignent de la stabilité du cadre macroéconomique national.

Sur le plan budgétaire, Bouzred a mis en avant un recul significatif du déficit, qui devrait s’établir à 4.000 milliards de dinars à la fin de 2025, contre une prévision initiale de 9.200 milliards. Ce résultat, a-t-il expliqué, s’explique notamment par une sous-consommation de certaines enveloppes, puisque le taux global d’exécution budgétaire ne dépasse pas 70 %. Les projections pour les prochaines années confirment cette tendance baissière, le déficit devant passer de 12,4 % du PIB en 2026 à 11,4 % en 2027 puis à 11,2 % en 2028.

Le ministre a également annoncé que le budget global de l’État pour 2026 atteindra 17.636,7 milliards de dinars, contre 16.794 milliards en 2025, soit une hausse d’environ 1.000 milliards. Les recettes devraient, quant à elles, s’élever à 8.009 milliards de dinars. Malgré un léger recul anticipé de la production d’hydrocarbures estimé à 0,5 %, la croissance globale de l’économie algérienne devrait atteindre 5 %, un taux supérieur à la moyenne mondiale, qui s’établit autour de 3 % selon les estimations du FMI et de la Banque mondiale.

Abdelkrim Bouzred a par ailleurs insisté sur la place centrale des transferts sociaux dans le projet de loi. Près de 6.000 milliards de dinars y seront consacrés, une enveloppe qui englobe notamment les dépenses des entreprises administratives, dont les universités, dotées de 2.800 milliards de dinars. Le financement de l’allocation chômage bénéficiera d’un montant de 420 milliards de dinars, tandis que la Caisse nationale des retraites recevra un soutien de 424 milliards. Une part importante du budget sera également destinée au maintien des subventions sur les produits alimentaires de première nécessité.