H. Nassira
Malgré les projets de modernisation entrepris ces dernières années, notamment dans le domaine de l’assainissement, certains quartiers de Hassi Bounif demeurent à l’écart du développement. Les habitants dénoncent notamment des lacunes persistantes en matière d’éclairage public, en particulier à l’entrée du quartier Émir Khaled et sur la route du cimetière. S’y ajoutent des problèmes de surcharge scolaire, d’urbanisme anarchique, d’occupation illégale des terres agricoles, ainsi que l’absence d’une véritable gare routière pour les voyageurs.
Des tensions qui freinent le progrès
La commune souffre depuis plusieurs années d’un manque de suivi de son cadre de développement, la maintenant dans un quasi-immobilisme. Les rivalités internes et les conflits d’intérêts externes, hérités d’anciennes gestions, continuent de peser sur la planification locale.
Depuis la levée du gel des activités de l’Assemblée Populaire Communale, imposé par le wali précédent, l’attention des autorités locales se concentre désormais sur les mesures susceptibles de renforcer le développement et d’améliorer le quotidien des citoyens. La commune a par le passé été marquée par des affaires de corruption, ayant conduit à l’incarcération de certains responsables locaux, plaçant Hassi Bounif sous un examen minutieux. Aujourd’hui, la révision de la carte du développement communal est devenue urgente, surtout dans une commune qui abrite des zones industrielles et économiques importantes sans en tirer pleinement parti.
Trois ans d’obscurité à Émir Khaled
Les habitants du quartier Émir Khaled dénoncent un grave déficit en éclairage public depuis trois ans. Bien que des poteaux aient été installés, les lampes restent non fonctionnelles, obligeant les résidents à parcourir plusieurs kilomètres dans l’obscurité, parfois au péril de leur vie, particulièrement après le coucher du soleil. Les problèmes de transport aggravent encore la situation. Des incidents mortels ont déjà été signalés, illustrant l’urgence de ce dossier.
La situation est similaire sur la route du cimetière de Hassi Bounif, où l’éclairage public est quasi inexistant. Les citoyens réclament une installation réfléchie et équitable des lampadaires, afin de garantir une couverture homogène sur l’ensemble de la commune et de sécuriser les déplacements nocturnes.
Des infrastructures scolaires et communautaires insuffisantes
Le problème de surcharge se fait particulièrement sentir à l’école Ahmed Zitouni, dans le quartier Émir Khaled, qui accueille 1 300 élèves. Malgré la promesse de construire une nouvelle école dans le quartier Kharouba, le projet a été transféré au quartier Mohamed Boudiaf, suscitant incompréhension et inquiétude parmi les parents, en raison de la distance pour les enfants et de l’inadéquation du terrain initialement prévu.
Par ailleurs, la commune manque toujours d’une gare routière adaptée, obligeant les bus à stationner en bord de route. Les habitants demandent également la création d’une salle polyvalente, capable d’accueillir des activités culturelles et sportives pour les jeunes, afin de remplacer la petite salle actuelle, trop étroite pour répondre aux besoins de la population.
Lutte contre l’urbanisme anarchique
Depuis trois ans, Hassi Bounif mène une politique résolue contre les constructions anarchiques, avec la démolition de plus de 1 000 bâtiments illégaux, souvent érigés sur des terres agricoles. Ces opérations, menées sous les directives du wali d’Oran, ont porté un coup sévère aux réseaux mafieux exploitant ces terrains et ont permis de rétablir progressivement l’ordre et de protéger les espaces agricoles.
La dernière vague de démolitions a concerné un nombre important de constructions réalisées sans permis, constituant une violation flagrante des lois d’urbanisme. Ces interventions confirment la volonté des autorités de promouvoir un développement planifié et durable à Hassi Bounif, en garantissant à ses habitants des infrastructures sûres et accessibles.



















