Wassila. B

Face à un fléau qui grignote le foncier, défigure nos villes et met en danger la vie des citoyens, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et des Transport, Saïd Sayoud, a déclaré la guerre aux constructions illicites. Une décision ferme et salutaire qui vise à imposer, enfin, le respect des règles d’urbanisme et à enrayer l’anarchie qui a trop longtemps prévalu.

La situation était devenue intolérable. Aux abords des villes, le long des axes routiers ou même au cœur des quartiers, les constructions sans permis ont proliféré, profitant souvent de complaisances locales et de l’appétit féroce de promoteurs sans scrupules. Cette anarchie urbanistique n’est pas seulement une question esthétique ; elle représente un danger réel pour les habitants et un pillage organisé du patrimoine foncier national.

C’est pour mettre un terme à cette hémorragie que le ministre Saïd Sayoud a décidé de frapper fort. Par une instruction ministérielle (n° 13115) en date du 21 octobre, adressée à l’ensemble des walis, walis délégués et maires, le ministère de l’Intérieur donne le cap d’une bataille sans merci.

Les nouvelles directives sont claires, précises et témoignent d’une volonté inflexible. Pour la première fois, les équipes de contrôle sont invitées à intensifier leurs opérations « de jour comme de nuit et même pendant les jours fériés ». Cette mesure choc vise à contrer les stratégies d’évitement des contrevenants qui profitaient des horaires traditionnels pour avancer leurs travaux illégaux.

L’accent est également mis sur la célérité : les décisions de démolition doivent être émises et exécutées dès la constatation de l’infraction, « quelle que soit la durée d’avancement des travaux ». Cette fermeté est cruciale pour éviter que des situations de fait accompli ne s’installent, rendant toute intervention ultérieure plus complexe.

La démarche du ministre Sayoud allie la fermeté nécessaire à un pragmatisme réaliste. Ainsi, si les constructions illicites inhabitées doivent être impitoyablement démolies, les logements déjà occupés, bien qu’illégaux, sont épargnés pour ne pas créer de crise humanitaire. Cette distinction essentielle montre une politique réfléchie qui évite l’écueil d’un bulldozer aveugle.

Par ailleurs, l’instruction ne se contente pas de détruire ; elle ordonne aussi de protéger et de valoriser les terrains récupérés. L’objectif est clair : empêcher que ces espaces libérés ne retombent entre les mains des mêmes individus, brisant ainsi le cycle infernal de l’appropriation illicite.

Enfin, dans un bel équilibre que l’on pourrait qualifier de « main de fer dans un gant de velours », le ministère appelle parallèlement à accélérer la délivrance des permis de construire légaux et le traitement des dossiers de mise en conformité. Il s’agit donc de réprimer l’illégalité tout en facilitant les démarches légales, comblant ainsi un vide souvent exploité par les fraudeurs.

Cette offensive du ministre Saïd Sayoud est plus qu’une simple opération de police ; c’est la pierre angulaire d’une véritable stratégie nationale pour préserver le tissu urbanistique du pays. En ciblant particulièrement les zones sensibles comme les abords des oueds, elle vise aussi à protéger les citoyens contre les risques naturels amplifiés par cette urbanisation sauvage.

La mobilisation des moyens humains et matériels, couplée à un suivi rigoureux via des rapports périodiques, laisse entrevoir une action durable et structurée. Il était temps. Face à un phénomène qui a pris une ampleur alarmante, la décision du ministre de l’Intérieur est un signal fort envoyé à tous : l’État reprend la main pour imposer l’ordre, la loi et la raison dans la construction de nos villes. Une initiative courageuse et nécessaire que l’ensemble des citoyens épris d’ordre et de beauté ne peuvent que saluer. Le combat sera long, mais la première bataille, celle de la volonté, est désormais engagée.